Bonjour Alexandra, je ne sais pas si c’est une erreur du site, mais je n’arrive pas à accéder à la photo… pile la semaine où je voulais participer. J’ai un message en anglais pas très sympathique qui apparaît… Une explication ? Belle journée? Sabrina.
Merci ! En fait, c’était, je crois à cause de l’origine de mon wifi, tout était en règle ensuite, mais trop tard pour que je participe à cette édition, je me lance pour la suivante 🙂 ! Bonne semaine à toi, Sabrina
et voici le texte de Janicmm
Réflexions d’imperformance
L’art souverain de ne rien faire
Tout un art.
Se l’approprier sans honte, ni remord. Le façonner rien que pour soi.
D’ailleurs, qui vous le reprocherait ? Hein ? Qui ?
Et puis, même si !
Se chercher un petit coin peinard, adéquat, s’y pelotonner et … y rester.
Le premier quart d’heure est le plus difficile :
« Et je devrais faire çi …
« Et je devrais faire ça …
« Et je ferais ça en rentrant …
« Tiens, je lui téléphonerais tout à l’heure…
« Non, je lui enverrais un sms …
« …Ah Oui ! Donner à manger aux phasmes … oh la la ! Je les ai délaissé !
« Oups ! Ne pas oublier l’argent pour le cadeau en commun d’Emilie, c’est son anniv demain …
« Ouh la la ! Absolument acheter du papier toilette …
« Et puis … Et puis ………………….
Wahou ! Que c’est beau ici ! C’est trop beau !
MMM ! C’est délicieux ! Ce petit vent frais iodé à point, MMM ! Je ferme les yeux, je m’assoupirais presque, tiens !
Merci Titounette, le plus difficile est d’apprendre, exactement, à bientôt
Bassetti clamens
sur 24 novembre 2019 à 21h53
Bonsoir,
Après une enième relecture..je l’envoie..
bonne soirée à tous..
Je plonge ?
Je me lance ?
Me déshabiller d’abord, est ce vraiment nécessaire ?
Ôter le pantalon, ce kway rouge trop voyant et si bruissant de synthétique !!
Enfiler une tenue bien plus confortable, seyante même, en tous cas cohérente avec le grand saut que je m’apprête à faire, peut être le dernier grand saut de ma vie. Tiens ce dernier jogging douillet choisi avec soin, en soldes, pour un hiver au chaud.
Le revêtir au printemps quand l’air s’adoucit, quand les fleurs pointent le bout de leur nez, les oiseaux font leurs gammes, les ventres des femmes s’arrondissent..
Oui, c’est le moment du renouveau, de la surprise, du grand chambardement.
Marie remonte ses jambes, prend appui sur les mains pour décoller son postérieur des galets de la plage, en tâte quelques uns qui dérapent et enfin, se lève, les yeux au loin, loin devant elle, elle scrute l’horizon, aperçoit bien quelques côtes se découper mais bien sûr, aucun détail, inspire l’air salé, celui qu’avaient respiré ses ancêtres, sans doute un ou deux, pas plus !
Soudain, d’une goulée d’air frais, elle comprend pourquoi elle avait, d’un coup de tête, accepté de participer à ce voyage en Grèce du Nord, avec des quasi inconnus, et même des « ennemis » qui avaient viré ses enfants du lycée il y a 25 ans, ces gens qui parcourent les rives de la méditerranée à la recherche des ruines romaines ! Ce n’était pas pour les ruines, bien sûr que non, inconsciemment elle sait pourquoi elle est venue, ses ancêtres avaient foulé ce sol, il y a longtemps, très longtemps.
Et elle est chez elle ici, les pieds au dessus de la mer Egée, à Thessalonique ou plutôt Salonique !
C’est drôle, ce nom avait toujours chanté à ses oreilles, elle l’avait trouvé dans tant de livres, un pincement au cœur. Elle sait pourquoi.
ADN acide désoxyribonucléique, le dernier mot qu’elle avait appris en cours de sciences nat fin des années 60, un petit test pour eux, un grand saut pour elle, un bond vers l’inconnu pour rencontrer ses origines.
Je plonge, je me lance ? Je fouille ? Je trouve ?
Je trouve le nom, la porte d’entrée de ce mystère, la porte étroite de la connaissance et de la révélation.
L’eau, la mer, sorte de liquide amniotique dans lequel on se plonge avec délectation, et l’inconscient fait le reste, je te comprends.
Cloud
sur 24 novembre 2019 à 22h54
Recroquevillé dans son anorak, la capuche abaissée sur son visage, Damien ressemblait à un colis mal emballé. Juché sur un promontoire inconfortable, il était venu ce matin-là, malgré le froid et l’humidité, raconter sur son journal intime la rupture récente d’avec sa fiancée devenue à son goût un peu trop volage. Voulant donner une dimension romanesque à sa démarche, il avait pris porte-plume, encre sépia, et papier ivoire. Mais, tel « le Sous-Préfet aux Champs » de Daudet, son esprit, sollicité par les mille détails de la nature et la vision du large, se mettait à vagabonder dès le début de chaque phrase. Un enchevêtrement d’émotions perturbait ainsi son attention et l’expression cohérente de son infortune.
N’arrangeant pas les choses, près de lui, entre deux rochers, Damien aperçut un nid à l’intérieur duquel se blottissaient une femelle oiseau et ses cinq petits. Durant de longues minutes, il observa la scène avec délectation, puis vit la maman volatile s’approcher timidement de lui et d’un coup rapide et précis à la fois, lui chiper le porte-plume et le déposer délicatement devant sa nichée. Les oisillons, tout en piaillant de plaisir, voletèrent autour en jouant de leurs becs fragiles sur le bois dur et verni. Attendri, mais dépourvu d’outil de travail, Damien ne pouvait continuer son courrier. Aussi il décida de rentrer chez lui.
Assis au chaud devant son bureau, Damien termina sa narration : « Tandis que ses petits jouaient de rocher en rocher, mon regard s’était tourné vers la mère, qui restait calme et peu agitée. Mon cœur a chaviré et s’est laissé emporter vers un profond vague à l’âme. Alors, j’ai décidé à ce moment-là de jeter l’encre. ».
Beaucoup de tendresse dans ce texte qui se termine sur le nom de l’atelier d’écriture auquel je participe (en présentiel) « Jeter l’encre ». Je ne pouvais donc qu’être touchée.
Étonnamment rythmé le début notamment pourrait être un texte déclame!J aurais presque eu envie de le lire à haute voix avec le ton et la posture
😉
Kroum
sur 27 novembre 2019 à 20h49
Un très joli texte à travers une plume travaillée. La chute ne peut que lui faire du bien à Damien et lui permettre d’avancer. Bravo Cloud, j’ai beaucoup aimé.
laura
sur 28 novembre 2019 à 12h55
J’admire ton écriture
Titounette
sur 28 novembre 2019 à 18h50
Toujours aussi bien écrit Cloud, ça coule tout seul
Bravo pour ta façon de déjouer l’utilisation de mer en le transformant en mère ! Il suffisait d`y penser …tu as toujours bravé les interdits avec autant de brio ? 😉
Kroum
sur 24 novembre 2019 à 23h06
Confortablement calée sur la terre de son enfance, les jambes protégées du froid et repliées sur elle-même, le casque enfoncé sur les oreilles et la capuche du coupe-vent remontée, elle fixe l’horizon et la savoure.
Elle fit sa connaissance l’an dernier après son divorce qui mit fin à 20 ans de vie maritale. Le départ, dans le même temps, de ses jumeaux en Chine pour la poursuite de leurs études vint rajouter une dose d’aigreur dans cette rencontre imposée. Mais au fil des quatre saisons, elle a su l’apprivoiser, jusqu’à presqu’aujourd’hui la vénérer.
Et là, dans ce cadre propice à l’ennui, les mots défilent dans sa tête avec évidence et simplicité au sujet de sa nouvelle amie, la solitude.
Exquise sensation
que celle d’être là, seule au monde
l’esprit apaisé.
Une grande attention
sans cesse portée sur les ondes
de son cœur calmé.
Pendant cette année
elle s’est enfin retrouvée
pour aussi s’aimer.
Le vibreur de son téléphone vint perturber ce doux moment de repli choisi sur elle-même ; ce n’était quand même pas l’heure de rentrer retrouver toute la famille des cousines, cousins, tantes, oncles et pièces rapportées venus chez ses parents pour le retour de ses jumeaux sur ces vacances de Noël ? Mais quand elle vit le nom de l’expéditeur de ce sms qui vint rompre sa quiétude, ses yeux se mirent à pétiller. C’était Matthieu, son professeur de théâtre, nouvelle activité découverte depuis cet automne, qui lui proposait un diner à son retour dans la capitale après les fêtes de fin d’année.
La feuille a lâché, emportée sous la caresse du vent
Ce vent frais et cinglant qui anesthésie et désinfecte
Cette radio libre qui grésille comme un essaim d’insectes
Le bruit de ce café qui jaillit en ronronnant
Mes muscles se tendent et se détendent au gré du temps
Fibrillations, spasmes, fiction enfin assoiffée
Boucle infinie interrompue dans le labyrinthe de ce néant
Tumulte qui s’évapore peu à peu dans cette odeur de café
C’est maintenant, je suis enfin là, assise avec moi même
Mon corps vibre avec ce vent qui m’enivre
Libre, le sourire accroché au ciel comme un anathème
Enfin seule, j’inspire profondément ce moment qui me délivre…
Inspiration : Atelier d’écriture 350
Photo : Simon Schmitt
Merci Anne-Marie, le physique est souvent le reflet de l’âme…les sons, les odeurs, le toucher…
Anne-Marie
sur 25 novembre 2019 à 0h06
La sirène et le colosse
Chaque jour, encapuchonnée, elle rejoignait cette côte balayée par les vents du Nord. Elle était comme aimantée par la splendeur du paysage. Un paysage qui lui ressemblait : sauvage. Elle avait bien imaginé maintes fois quitter son île mais son enracinement, son attachement à la terre d’Ecosse avait eu raison de ses velléités d’évasion.
Loin de son île, elle avait dû faire l’expérience de la pension. Elle se jura de ne plus jamais s’enfermer entre quatre murs. Rejoindre la ville ne la tentait pas. Décidément, elle n’avait rien d’une citadine. Elle était heureuse sur son caillou rocheux au milieu des herbes folles qui avaient bien du mal à résister aux assauts du vent mauvais.
Tenir dans cet endroit est un défi quotidien. Bien des quidams s’y étaient risqués. Ils en étaient repartis comme ils étaient venus. Le « Conan Doyle » le seul et unique Pub n’accueillait pas les étrangers avec enthousiasme. Les natifs de l’endroit ne faisaient pas beaucoup d’effort pour intégrer les nouveaux arrivants. Les moqueries en gaélique allaient bon train… et tenaient bien à distance ces pauvres égarés en terre celte.
Il y a bien eu ce millionnaire américain qui s’était piqué d’investir sur l’île. Les quelques ruines du château d’Arcaibh lui avaient tapé dans l’œil. Seul détail et pas des moindres, il se tenait à distance de la population et les îliens lui rendaient bien. Ses projets d’investissement dérangeaient. Et pour cause, Il ne se préoccupait pas de l’économie locale et encore moins d’y contribuer. Avec ses millions, il se suffisait à lui-même… Mais, un jour vînt où il dût réviser ses manières. L’argent n’est pas tout !
Quelques élus d’Edimbourg envisagèrent de positionner autour de l’île des éoliennes. Le combat commença : les pour, les contre. Mac Leod, l’américain se fît le farouche défenseur de l’environnement, pas question de défigurer le paysage avec l’insoutenable bruit des pales des engins qui tourneraient chaque jour, chaque nuit. Kyle souleva la population pour lutter contre cette sombre idée. « Qu’ils l’installent ailleurs leur bazar » ! Certes, chacun recherche des énergies propres mais pas question d’installer toute cette ferraille si près des côtes écossaises.
Ainsley se lança aussi dans la bataille, elle, si sauvage, ne ménagea pas sa peine. Elle suivit le chemin côtier jusqu’à Arcahibh. Le château avait retrouvé sa splendeur d’antan. Elle s’enhardit et obtînt de Kyle Mac Leod qu’il pousse enfin la porte du Conan Doyle. Elle ne ménagea pas sa peine et, sous sa houlette, tout le village y fût réuni. Alors que les pintes de bière défilaient. Ainsley n’avait d’yeux que pour cet américain tombé du ciel. Pas de doute, les origines écossaises de ce colosse parlaient pour lui ; une stature, une vraie présence. Immédiatement, Kyle imposa sa vision : « Nous ne nous opposerons pas frontalement à l’installation de ces ventilateurs géants, mais faisons en sorte de les éloigner le plus possible de notre littoral ».
La chevelure rousse d’Ainsley flamboyait à la lueur du feu qui crépitait. Il traversa la salle, croisa le regard vert de cette amazone sans pouvoir s’en extraire. Ces deux-là s’étaient trouvés. La fulgurance de leur rencontre défraya la chronique. Leur histoire ne tarda pas à devenir une légende. L’écosse en regorgeait. La lignée de femmes qui avaient précédé Ainsley aurait été apparentée à quelque sirène. Ses yeux d’un vert profond avaient ensorcelé Kyle. Ainsley, la rouquine devint sa muse.
Une belle histoire qui finit comme un conte de fée…
Anne Marie
sur 25 novembre 2019 à 12h26
Merci Photonanie pour ton commentaire bienveillant, ce lundi, suis très critique sur mon texte. Belle semaine
Cloud
sur 25 novembre 2019 à 19h12
Bravo Anne-Marie. L’idée est très bonne. Et l’histoire bien racontée. Dommage que ce soit court ; je te sentais bien partie pour écrire une nouvelle avec ambiance celtique et insulaire garantie.
Anne-Marie
sur 27 novembre 2019 à 16h52
Cher Cloud, je prends note, merci beaucoup pour ton encouragement. J’espère pouvoir caser dans un prochain texte kilts et cornemuses…
whaou ! En quelques ligne tu nous dépeint une ile, une atmosphère, des personnages, une histoire, même deux histoires qui se télescopent avec du suspens, tout ça en quelques lignes…superbement écrit !
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 15h55
Merci merci, Nour pour ton si chaleureux commentaire qui me ravit.
Beaucoup de philosophie dans ce conte écossais, d’intelligence et un terrain d’entente pour faire aboutir le projet que l’on aimerait rencontrer plus souvent, merci à toi
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 16h16
Merci beaucoup Janick, la photo ne pouvait que nous rapprocher de la nature.
Kroum
sur 27 novembre 2019 à 20h55
Plein d’histoires en quelques lignes, une belle prouesse narrative ! J’ai été happé par ton écrit, bravo Anne-Marie !
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 16h19
Vraiment flattée par ton commentaire, Kroum, un grand merci et vive l’Ecosse.
Au risque de répéter ce que les autres ont dit, je me sens frustrée de ne pas pouvoir lire davantage l’histoire de Ainsley. En fait, j’aurais aimé prendre le temps de mieux faire connaissance avec chaque personnage. L’ambiance et les lieux mériteraient aussi que l’on s’y attarde. Il y a vraiment matière à en tout cas. Tu n’as pas envie de te lancer dans l’écriture d’un roman ? 🙂
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 16h48
Merci beaucoup, Laurence pour ton commentaire si encourageant. Il est vrai que Leiloona nous montre la voie. Allez.., on ne sait jamais. Avec ton message, je me sens pousser des ailes.
Je pense qu’il y a une petite erreur de n° 😉 et il manque l’info sur le crédit de la photo…
Mais ça n’empêche pas d’écrire 🙂
Bonne journée.
Merci à toi. Voilà qui est modifié. 🙂
Alors si avec une photo pareille nous ne devons pas parlé de la mer,…
Bonjour Alexandra, je ne sais pas si c’est une erreur du site, mais je n’arrive pas à accéder à la photo… pile la semaine où je voulais participer. J’ai un message en anglais pas très sympathique qui apparaît… Une explication ? Belle journée? Sabrina.
Redit… ça marche ! 😉
Essayez ça :
https://i1.wp.com/www.bricabook.fr/wp-content/uploads/2019/11/simon-schmitt-dDCf0-c4RTU-unsplash-scaled.jpg?resize=700%2C467
Bonne journée
Un message peu sympathique ? Je vois la photo, donc difficile de t’aider… 😐
Merci ! En fait, c’était, je crois à cause de l’origine de mon wifi, tout était en règle ensuite, mais trop tard pour que je participe à cette édition, je me lance pour la suivante 🙂 ! Bonne semaine à toi, Sabrina
Ouf. 😉
Bonjour à tous, voici ma participation au 350ème atelier d’écriture https://janickmm.wordpress.com/2019/11/24/reflexions-dimperformance/ ainsi que sur mon blog, bonne lecture ! La mer, que l’on voit danser .. le long des golfes clairs .. la mer …
et voici le texte de Janicmm
Réflexions d’imperformance
L’art souverain de ne rien faire
Tout un art.
Se l’approprier sans honte, ni remord. Le façonner rien que pour soi.
D’ailleurs, qui vous le reprocherait ? Hein ? Qui ?
Et puis, même si !
Se chercher un petit coin peinard, adéquat, s’y pelotonner et … y rester.
Le premier quart d’heure est le plus difficile :
« Et je devrais faire çi …
« Et je devrais faire ça …
« Et je ferais ça en rentrant …
« Tiens, je lui téléphonerais tout à l’heure…
« Non, je lui enverrais un sms …
« …Ah Oui ! Donner à manger aux phasmes … oh la la ! Je les ai délaissé !
« Oups ! Ne pas oublier l’argent pour le cadeau en commun d’Emilie, c’est son anniv demain …
« Ouh la la ! Absolument acheter du papier toilette …
« Et puis … Et puis ………………….
Wahou ! Que c’est beau ici ! C’est trop beau !
MMM ! C’est délicieux ! Ce petit vent frais iodé à point, MMM ! Je ferme les yeux, je m’assoupirais presque, tiens !
De l’art de s’approprier des petits moments rien que pour soi !
Précieux petits moments ! merci à toi
Merveilleux « lâcher prise ». Abusons de ces quart d’heures.
Et sans se soucier du reste, pour une fois! merci toi
Ah, l’oisiveté…
Ca me donne envie d’avoir des ailes et de filer me poser sur une branche pour picorer l’horizon. Merci, janickmm 😉
Tant mieux, déjà rien que d’y penser on y est presque !
Très bien. De quoi dissiper toute mauvaise conscience de se laisser aller à une certaine paresse. Ton texte est convaincant et communicatif. Merci.
Mais oui dans ces petits moments on se culpabilise un peu d’une sorte de fainéantise, alors que c’est bon pour le moral ! merci !
Un art à cultiver le plus souvent possible. J’adhère au concept ! 🙂
soit la bienvenue au concept !
Un doux plaisir que d arriver à chasser les pensées énergivores et parasites.
oui, pas si simple d’y parvenir, merci à toi
Essentiel l’art de bien apprendre à ne rien faire, texte rythmé et délicieux
Merci Titounette, le plus difficile est d’apprendre, exactement, à bientôt
Bonsoir,
Après une enième relecture..je l’envoie..
bonne soirée à tous..
Je plonge ?
Je me lance ?
Me déshabiller d’abord, est ce vraiment nécessaire ?
Ôter le pantalon, ce kway rouge trop voyant et si bruissant de synthétique !!
Enfiler une tenue bien plus confortable, seyante même, en tous cas cohérente avec le grand saut que je m’apprête à faire, peut être le dernier grand saut de ma vie. Tiens ce dernier jogging douillet choisi avec soin, en soldes, pour un hiver au chaud.
Le revêtir au printemps quand l’air s’adoucit, quand les fleurs pointent le bout de leur nez, les oiseaux font leurs gammes, les ventres des femmes s’arrondissent..
Oui, c’est le moment du renouveau, de la surprise, du grand chambardement.
Marie remonte ses jambes, prend appui sur les mains pour décoller son postérieur des galets de la plage, en tâte quelques uns qui dérapent et enfin, se lève, les yeux au loin, loin devant elle, elle scrute l’horizon, aperçoit bien quelques côtes se découper mais bien sûr, aucun détail, inspire l’air salé, celui qu’avaient respiré ses ancêtres, sans doute un ou deux, pas plus !
Soudain, d’une goulée d’air frais, elle comprend pourquoi elle avait, d’un coup de tête, accepté de participer à ce voyage en Grèce du Nord, avec des quasi inconnus, et même des « ennemis » qui avaient viré ses enfants du lycée il y a 25 ans, ces gens qui parcourent les rives de la méditerranée à la recherche des ruines romaines ! Ce n’était pas pour les ruines, bien sûr que non, inconsciemment elle sait pourquoi elle est venue, ses ancêtres avaient foulé ce sol, il y a longtemps, très longtemps.
Et elle est chez elle ici, les pieds au dessus de la mer Egée, à Thessalonique ou plutôt Salonique !
C’est drôle, ce nom avait toujours chanté à ses oreilles, elle l’avait trouvé dans tant de livres, un pincement au cœur. Elle sait pourquoi.
ADN acide désoxyribonucléique, le dernier mot qu’elle avait appris en cours de sciences nat fin des années 60, un petit test pour eux, un grand saut pour elle, un bond vers l’inconnu pour rencontrer ses origines.
Je plonge, je me lance ? Je fouille ? Je trouve ?
Je trouve le nom, la porte d’entrée de ce mystère, la porte étroite de la connaissance et de la révélation.
On a du mal à se débarrasser de ses origines. J’espère que ton héroïne (toi?) les trouvera…
C’est très bien décrit ces moments magiques où un sursaut rappelle à l’esprit et au corps leurs origines.
Il arrive dans une vie où quelque chose nous pousse à renouer avec nos racines… C’est viscérale je crois !
A la recherche de ses origines comme un aboutissement de toute une vie…
Comme un retour aux sources chaotique mais salutaire, belle histoire.
L’eau, la mer, sorte de liquide amniotique dans lequel on se plonge avec délectation, et l’inconscient fait le reste, je te comprends.
Recroquevillé dans son anorak, la capuche abaissée sur son visage, Damien ressemblait à un colis mal emballé. Juché sur un promontoire inconfortable, il était venu ce matin-là, malgré le froid et l’humidité, raconter sur son journal intime la rupture récente d’avec sa fiancée devenue à son goût un peu trop volage. Voulant donner une dimension romanesque à sa démarche, il avait pris porte-plume, encre sépia, et papier ivoire. Mais, tel « le Sous-Préfet aux Champs » de Daudet, son esprit, sollicité par les mille détails de la nature et la vision du large, se mettait à vagabonder dès le début de chaque phrase. Un enchevêtrement d’émotions perturbait ainsi son attention et l’expression cohérente de son infortune.
N’arrangeant pas les choses, près de lui, entre deux rochers, Damien aperçut un nid à l’intérieur duquel se blottissaient une femelle oiseau et ses cinq petits. Durant de longues minutes, il observa la scène avec délectation, puis vit la maman volatile s’approcher timidement de lui et d’un coup rapide et précis à la fois, lui chiper le porte-plume et le déposer délicatement devant sa nichée. Les oisillons, tout en piaillant de plaisir, voletèrent autour en jouant de leurs becs fragiles sur le bois dur et verni. Attendri, mais dépourvu d’outil de travail, Damien ne pouvait continuer son courrier. Aussi il décida de rentrer chez lui.
Assis au chaud devant son bureau, Damien termina sa narration : « Tandis que ses petits jouaient de rocher en rocher, mon regard s’était tourné vers la mère, qui restait calme et peu agitée. Mon cœur a chaviré et s’est laissé emporter vers un profond vague à l’âme. Alors, j’ai décidé à ce moment-là de jeter l’encre. ».
Bonjour,
Ce texte m’a émue… merci
Joli aller retour entre la nichée d’oiseau et sa vie, sa rupture tout en douceur…
Beaucoup de tendresse dans ce texte qui se termine sur le nom de l’atelier d’écriture auquel je participe (en présentiel) « Jeter l’encre ». Je ne pouvais donc qu’être touchée.
Très charmant et plein de délicatesse, j’aime beaucoup (le tout) et en particulier les deux dernières lignes.
Superbe. Belle osmose, je trouve, entre le fond et la forme. Bravo, Cloud !
La mer? La mère ? Telle est la question…
Belle intensité narrative, le tout superbement écrit. J’ai beaucoup aimé.
Étonnamment rythmé le début notamment pourrait être un texte déclame!J aurais presque eu envie de le lire à haute voix avec le ton et la posture
😉
Un très joli texte à travers une plume travaillée. La chute ne peut que lui faire du bien à Damien et lui permettre d’avancer. Bravo Cloud, j’ai beaucoup aimé.
J’admire ton écriture
Toujours aussi bien écrit Cloud, ça coule tout seul
Bravo pour ta façon de déjouer l’utilisation de mer en le transformant en mère ! Il suffisait d`y penser …tu as toujours bravé les interdits avec autant de brio ? 😉
Confortablement calée sur la terre de son enfance, les jambes protégées du froid et repliées sur elle-même, le casque enfoncé sur les oreilles et la capuche du coupe-vent remontée, elle fixe l’horizon et la savoure.
Elle fit sa connaissance l’an dernier après son divorce qui mit fin à 20 ans de vie maritale. Le départ, dans le même temps, de ses jumeaux en Chine pour la poursuite de leurs études vint rajouter une dose d’aigreur dans cette rencontre imposée. Mais au fil des quatre saisons, elle a su l’apprivoiser, jusqu’à presqu’aujourd’hui la vénérer.
Et là, dans ce cadre propice à l’ennui, les mots défilent dans sa tête avec évidence et simplicité au sujet de sa nouvelle amie, la solitude.
Exquise sensation
que celle d’être là, seule au monde
l’esprit apaisé.
Une grande attention
sans cesse portée sur les ondes
de son cœur calmé.
Pendant cette année
elle s’est enfin retrouvée
pour aussi s’aimer.
Le vibreur de son téléphone vint perturber ce doux moment de repli choisi sur elle-même ; ce n’était quand même pas l’heure de rentrer retrouver toute la famille des cousines, cousins, tantes, oncles et pièces rapportées venus chez ses parents pour le retour de ses jumeaux sur ces vacances de Noël ? Mais quand elle vit le nom de l’expéditeur de ce sms qui vint rompre sa quiétude, ses yeux se mirent à pétiller. C’était Matthieu, son professeur de théâtre, nouvelle activité découverte depuis cet automne, qui lui proposait un diner à son retour dans la capitale après les fêtes de fin d’année.
Belle transition de vie…
La vie est rarement un long fleuve tranquille mais plus souvent une mer agitée 😉
Belle surprise pour cette femme avec laquelle on est en pleine empathie grâce à tes mots.
Et vive l’amour ! Surtout quand on ne s’y attend plus !
Les surprises de la vie sont une raison de ne jamais désespérer. Ton texte le démontre.
La solitude comme un apprentissage à s’aimer pour mieux s’ouvrir à nouveau aux autres. J’aime bien l’optimisme qui se dégage de ton texte.
Ah la douveur de la vie meditee perturbée par la vie connectée!
Un bel élan vers un doux futur, mais, je m’interroge, que dit Mathieu ? c’est une énigme … ben oui je suis curieuse. C’est joliment raconté.
Merci Kroum pour ce récit plein de sensibilité, justesse des mots pour dépeindre cette solitude que l’on doit parfois devoir apprivoiser.
Ces moments là…
La feuille a lâché, emportée sous la caresse du vent
Ce vent frais et cinglant qui anesthésie et désinfecte
Cette radio libre qui grésille comme un essaim d’insectes
Le bruit de ce café qui jaillit en ronronnant
Mes muscles se tendent et se détendent au gré du temps
Fibrillations, spasmes, fiction enfin assoiffée
Boucle infinie interrompue dans le labyrinthe de ce néant
Tumulte qui s’évapore peu à peu dans cette odeur de café
C’est maintenant, je suis enfin là, assise avec moi même
Mon corps vibre avec ce vent qui m’enivre
Libre, le sourire accroché au ciel comme un anathème
Enfin seule, j’inspire profondément ce moment qui me délivre…
Inspiration : Atelier d’écriture 350
Photo : Simon Schmitt
Musique : Supertramp – Even in the quitest moments
https://www.youtube.com/watch?v=wfPT0ODaM1Q
Aussi sur mon blog: https://poussieresdemots.blogspot.com/
La lecture du récit se fait au rythme de ses sensations corporelles et au souffle du vent. C’est agréable !
Merci Marlabis, j’aime décrire ce qui se passe dans le corps c’est souvent par là que tout passe…
J’aime beaucoup ce poème. Il a du souffle et de l’émotion. Bravo et merci.
Oui Cloud, les émotions et leur effet…merci de ton passage.
Comme un envol, la dernière strophe est superbe !
Merci Laurence. J’ai écris le texte au féminin parce que pour moi, cette personne au bord de l’océan est une femme sans aucun doute possible.
Inspirer et bouger expirer et se détendre. Le face à face à la vie!
Merci Jen, face à face à la réalité aussi…
Mmm … il y a de l’amour dans tout cela, plein de jolis mots et de belles pensées d’amoureuse.
Merci Janickmm, pas si sûr…c’est plutôt l’épilogue du néant…et le début d’autre chose…
réécrirais-je un jour de la joie?
J’en suis convaincu…
Un récit qui se lit comme une musique, plein de sensualité, bravo Nour.
Merci Anne-Marie, le physique est souvent le reflet de l’âme…les sons, les odeurs, le toucher…
La sirène et le colosse
Chaque jour, encapuchonnée, elle rejoignait cette côte balayée par les vents du Nord. Elle était comme aimantée par la splendeur du paysage. Un paysage qui lui ressemblait : sauvage. Elle avait bien imaginé maintes fois quitter son île mais son enracinement, son attachement à la terre d’Ecosse avait eu raison de ses velléités d’évasion.
Loin de son île, elle avait dû faire l’expérience de la pension. Elle se jura de ne plus jamais s’enfermer entre quatre murs. Rejoindre la ville ne la tentait pas. Décidément, elle n’avait rien d’une citadine. Elle était heureuse sur son caillou rocheux au milieu des herbes folles qui avaient bien du mal à résister aux assauts du vent mauvais.
Tenir dans cet endroit est un défi quotidien. Bien des quidams s’y étaient risqués. Ils en étaient repartis comme ils étaient venus. Le « Conan Doyle » le seul et unique Pub n’accueillait pas les étrangers avec enthousiasme. Les natifs de l’endroit ne faisaient pas beaucoup d’effort pour intégrer les nouveaux arrivants. Les moqueries en gaélique allaient bon train… et tenaient bien à distance ces pauvres égarés en terre celte.
Il y a bien eu ce millionnaire américain qui s’était piqué d’investir sur l’île. Les quelques ruines du château d’Arcaibh lui avaient tapé dans l’œil. Seul détail et pas des moindres, il se tenait à distance de la population et les îliens lui rendaient bien. Ses projets d’investissement dérangeaient. Et pour cause, Il ne se préoccupait pas de l’économie locale et encore moins d’y contribuer. Avec ses millions, il se suffisait à lui-même… Mais, un jour vînt où il dût réviser ses manières. L’argent n’est pas tout !
Quelques élus d’Edimbourg envisagèrent de positionner autour de l’île des éoliennes. Le combat commença : les pour, les contre. Mac Leod, l’américain se fît le farouche défenseur de l’environnement, pas question de défigurer le paysage avec l’insoutenable bruit des pales des engins qui tourneraient chaque jour, chaque nuit. Kyle souleva la population pour lutter contre cette sombre idée. « Qu’ils l’installent ailleurs leur bazar » ! Certes, chacun recherche des énergies propres mais pas question d’installer toute cette ferraille si près des côtes écossaises.
Ainsley se lança aussi dans la bataille, elle, si sauvage, ne ménagea pas sa peine. Elle suivit le chemin côtier jusqu’à Arcahibh. Le château avait retrouvé sa splendeur d’antan. Elle s’enhardit et obtînt de Kyle Mac Leod qu’il pousse enfin la porte du Conan Doyle. Elle ne ménagea pas sa peine et, sous sa houlette, tout le village y fût réuni. Alors que les pintes de bière défilaient. Ainsley n’avait d’yeux que pour cet américain tombé du ciel. Pas de doute, les origines écossaises de ce colosse parlaient pour lui ; une stature, une vraie présence. Immédiatement, Kyle imposa sa vision : « Nous ne nous opposerons pas frontalement à l’installation de ces ventilateurs géants, mais faisons en sorte de les éloigner le plus possible de notre littoral ».
La chevelure rousse d’Ainsley flamboyait à la lueur du feu qui crépitait. Il traversa la salle, croisa le regard vert de cette amazone sans pouvoir s’en extraire. Ces deux-là s’étaient trouvés. La fulgurance de leur rencontre défraya la chronique. Leur histoire ne tarda pas à devenir une légende. L’écosse en regorgeait. La lignée de femmes qui avaient précédé Ainsley aurait été apparentée à quelque sirène. Ses yeux d’un vert profond avaient ensorcelé Kyle. Ainsley, la rouquine devint sa muse.
Une belle histoire qui finit comme un conte de fée…
Merci Photonanie pour ton commentaire bienveillant, ce lundi, suis très critique sur mon texte. Belle semaine
Bravo Anne-Marie. L’idée est très bonne. Et l’histoire bien racontée. Dommage que ce soit court ; je te sentais bien partie pour écrire une nouvelle avec ambiance celtique et insulaire garantie.
Cher Cloud, je prends note, merci beaucoup pour ton encouragement. J’espère pouvoir caser dans un prochain texte kilts et cornemuses…
whaou ! En quelques ligne tu nous dépeint une ile, une atmosphère, des personnages, une histoire, même deux histoires qui se télescopent avec du suspens, tout ça en quelques lignes…superbement écrit !
Merci merci, Nour pour ton si chaleureux commentaire qui me ravit.
Beaucoup de philosophie dans ce conte écossais, d’intelligence et un terrain d’entente pour faire aboutir le projet que l’on aimerait rencontrer plus souvent, merci à toi
Merci beaucoup Janick, la photo ne pouvait que nous rapprocher de la nature.
Plein d’histoires en quelques lignes, une belle prouesse narrative ! J’ai été happé par ton écrit, bravo Anne-Marie !
Vraiment flattée par ton commentaire, Kroum, un grand merci et vive l’Ecosse.
Au risque de répéter ce que les autres ont dit, je me sens frustrée de ne pas pouvoir lire davantage l’histoire de Ainsley. En fait, j’aurais aimé prendre le temps de mieux faire connaissance avec chaque personnage. L’ambiance et les lieux mériteraient aussi que l’on s’y attarde. Il y a vraiment matière à en tout cas. Tu n’as pas envie de te lancer dans l’écriture d’un roman ? 🙂
Merci beaucoup, Laurence pour ton commentaire si encourageant. Il est vrai que Leiloona nous montre la voie. Allez.., on ne sait jamais. Avec ton message, je me sens pousser des ailes.
Exposé au vent,
Exposé au temps,
Face à l’immensité,
il cherche l’apaisement
A l’unisson avec son cœur,
L’odeur et le bruit,
concordent pour étreindre l’homme
Il a vécu,
il a perdu,
il a vaincu
Il ne reste rien de ces années,
son sac à dos et lui
C’est peu de chose la vie d’un homme,
ça ne brille pas toujours,
ça survit beaucoup.
L’attente est douce,
la sagesse arrimée,
la bonté préservée.
Il a froid, mais il goute au sel de la vie
Pas encore totalement teinté d’amertume
sous l’enveloppe rouge des plaisirs,
il chérit les souvenirs.