Atelier d’écriture 353

par | 13 Déc 2019 | Atelier d’écriture | 163 commentaires

© @ryanstefan

Le thème interdit : l’enfance !

Publication des textes lundi ! Que l’inspiration soit avec vous ! 😀

163 Commentaires

  1. Séverine Baaziz

    (Désolée pour la thématique interdite pas franchement respectée… S’il le faut, de bonne grâce, je copierai cent fois “La consigne tu respecteras. Les grands sages tu contenteras.” 😉 )
    (Bons dimanche, lundi, et semaine à tous !)

    – Papa ?
    – Oui, ma chérie.
    – Raconte-moi une histoire. Une histoire qui fait peur.
    – Tu es trop petite pour ça, mon ange.
    – Non ! Raconte-moi, s’il te plait !
    – Bon… D’accord… Il était une fois un homme et une femme qui s’aimaient très fort. Si fort que, la nuit venue, les étoiles brillaient de mille feux pour célébrer leur amour, et que tous les matins, le soleil inventait de nouvelles couleurs pour en zébrer le ciel. Pour remercier ce si beau spectacle, les deux amoureux, souvent, s’allongeaient au milieu des champs et, main dans la main, le dos picoté de brins d’herbe, admiraient le dessin des nuages. Tout n’était que joie et célébration. Les papillons dansaient la valse acrobatique et les fleurs oubliaient de faner… Malheureusement, un jour, il y eut un terrible accident. Un accident de voiture qui confisqua au jeune homme son grand amour, mais qui épargna sa propre vie et celle de leur enfant, à l’arrière du véhicule. Bien sûr, sa tristesse fut immense et il pleura toutes les larmes de son corps, et bien plus encore. Tout comme le ciel devenu sombre et pluvieux durant de longs mois. Un déluge qui confondit l’entendement, au point que le jeune homme pensa s’y noyer. Jusqu’à ce matin de printemps où les rayons du soleil percèrent à nouveau les nuages de leur infinie douceur. Il sut que ce printemps, c’était elle…
    – Elle est belle ton histoire, papa ! Même si elle fait pas peur, je l’aime bien.
    – Merci, ma puce. Maintenant, on accélère un peu le pas, la maison n’est plus très loin, et il fait froid.
    – D’accord, mais avant, tu veux bien me faire une promesse ?
    – Dis-moi, ma chérie.
    – Tu promets que toute la vie, même si elle est très, très, très longue, tu me raconteras des histoires qui parlent de maman ?

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    • Jen

      Chouette texte! Douceur et émotions!

      Réponse
    • Photonanie

      La vie reprend ses droits et continue. Très beau texte plein d’espoir sans occulter le passé.

      Réponse
    • laura vanel-coytte

      Continuer sans et avec; ça me ramène à ce que je vis; tout m’y ramène, en fait, désolée

      Réponse
    • Séverine Baaziz

      Merci à tous, pour vos lectures et commentaires !
      @Laura : Non, c’est moi qui suis désolée, mon inspiration n’en fait qu’à sa tête, et va où bon lui semble. Reçois toutes mes pensées positives.

      Réponse
    • Cloud

      Plein de tendresse et d’émotion dans ce texte. Il est écrit avec beaucoup de naturel dans les dialogues. Bravo.

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  2. Francoise Clamens

    merci, c’est beau!

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  3. Francoise Clamens

    Bonjour à tous
    Comme aurait dit Johnny..j’ai un problème
    j’ai fait 3 textes..

    je vous les propose tous!!
    bonne fin d’après midi!

    Atelier 353 (1)

    Il marche seul
    entouré mais tout seul
    il n’a pas d’amis
    des foucades parfois
    mais il ne s’attache pas
    pas vraiment.
    Loup solitaire pas dupe des courtisans,
    ne fait confiance qu’à sa femme,

    Elle marche seule,
    plutôt populaire et sociable
    pas d’ami intime
    quoiqu’on dise,
    elle dé jeune seule
    ou avec des people
    très sollicitée qu’elle est.

    Elle compte sur lui
    il compte sur elle
    ils ont des rituels
    ils marchent seuls.

    Atelier 353 (2)

    I am singing in the rain
    la main dans la main de mon grand père
    il me montre le chemin
    nous n’avons pas de parapluie,

    I am singing in the rain
    je tiens la main de ma petite fille
    j’ai besoin d’elle pour suivre la route
    pour tenir le cap
    Nous n’avons pas de parapluie
    inutile !
    les orages sur la vie

    Just singing in the rain
    je lui indique les obstacles
    pour éviter qu’il dérape
    sur les feuilles mortes
    je ris , il sourit.

    Just singing in the rain
    je fais semblant de glisser
    sur les feuilles mortes
    elle est ravie, moi aussi

    I am singing in the rain
    ses grands bras me protègent
    j’aime ses rides au coin des yeux
    et son sourire tendre
    il m’emmènera dans la vie
    avec ou sans parapluie
    il dit qu’ il pleut souvent
    sur les années qui passent.

    Just singing in the rain
    elle m’éblouit de son soleil
    qui m’aide à supporter la pluie
    les gouttes embrument mon regard,
    sèchent de sa joie
    le printemps, l’automne
    courtes saisons
    I am singing in the rain.

    Atelier 353 ( 3)

    M..si tu savais,
    ta réforme, ta réforme
    M;;si tu savais
    ta réforme où on s’la met

    Aucu, aucu, aucune hésitation

    el pueblo unido
    nunca sera vencido

    ce n’est qu’un début,
    continuons le combat

    dansons la carmagnole
    vive le vent, vive le vent..

    We shall overcome
    we shall overcome
    one day

    Que de manifestations dans le monde
    aujourd’hui 14 décembre
    hier
    1968,
    1848,
    1789
    je remonte encore, et aussi loin qu’il m’en souvienne
    les hommes se sont révoltés
    se sont manifestés,
    ont manifesté
    ont marché
    pacifiquement parfois
    avec violence
    main dans la main
    poing levé
    petits et grands
    femmes et hommes
    tous mélangés
    contre, pour, avec, ensemble
    el pueblo unido
    nunca sera vencido !

    Réponse
    • Marlabis

      3 en 1 ! Tous différents… Difficulté de faire un choix ?
      Mais les 3 sont chouettes !

      Réponse
    • Jen

      Françoise je suis ravie de te lire ici! J’aime beaucoup l’énergie des trois et je trouve qu’ils forment un bon tout! 🙂

      Réponse
      • Francoise Clamens

        merci Jen, pour le moment je m’amuse mais je retravaille aussi..et je vous lis!!

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    • Photonanie

      Impossible de choisir, je prends les trois 😉

      Réponse
    • Cloud

      C’est très chouette. Les trois sont bien, mais j’ai une préférence pour le second, sans doute plus intemporel.

      Réponse
    • marinadedhistoires

      Cette photo t’a beaucoup inspirée !!! J’aime bien les rois textes mais une préférence pour le premier pour son originalité.

      Réponse
      • Francoise Clamens

        drôle..car il est presque mot pour mot un article de fb tiré de gala..sur le couple Macron!!

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  4. Kroum

    Quelques feuilles mortes
    tombées sur l’asphalte mouillée
    à 200m de notre porte.
    Un dessin, qui, jadis déjà existait
    quand je t’accompagnais jusqu’à l’école.
    Quand nous traversions cette route
    il freinait les voitures un peu folles
    pour éviter leur déroute
    au cas où ta vivacité fasse échapper ta main de la mienne.
    Aujourd’hui il a été repeint ;
    ma main n’est plus dans la tienne
    pour traverser ce chemin.
    C’est plutôt mon bras qui s’appuie sur le tien
    au cas où ma canne de l’autre côté arriverait à glisser.

    Réponse
    • Séverine Baaziz

      En seulement quelques vers, tu nous emportes dans une douce histoire et dans la valse du temps. Superbe !

      Réponse
      • Marlabis

        Le temps qui passe dépeint avec beaucoup de poésie ! Bravo !

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    • Jen

      Le temps passe mais n’emporte pas avec lui les doux souvenirs!

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    • benecrit

      Une belle histoire de mémoire

      Réponse
    • Photonanie

      Toute une vie déroulée sur l’asphalte… J’aime.

      Réponse
    • Cloud

      C’est beau avec ce croisement des rimes qui donne une musique particulière et accompagne avec bonheur ce thème du temps qui passe.

      Réponse
    • marinadedhistoires

      Très joli poème sur l’échange des rôles dû au temps qui passe.

      Réponse
    • Nour

      Super Kroum, histoire courte mais qui met bout à bout deux vies aux extrêmes liées par un amour inconditionnel, chouette !

      Réponse
  5. Marlabis

    Voilà mon texte…
    A retrouver également sur mon blog :
    https://lesempreintesdutemps.wordpress.com/2019/12/15/atelier-decriture-352-bric-a-book-2/

    Je dois bien le reconnaitre, depuis deux ou trois jours, je me sens de plus en plus fatiguée, et de la voir subitement virevolter ainsi autour de moi, m’a à peine surprise. J’ai du mal à distinguer ses traits, je devine juste qu’elle est menue et je ne sais même pas comment elle s’appelle. A moins que j’ai oublié.

    Tôt ce matin, elle est venue près de moi et a posé sa main fraiche sur mon front brûlant. Elle m’a regardée sans un mot, elle m’a souri chaleureusement et tout de suite je me suis sentie apaisée. Elle me semblait comme « lumineuse ».

    Quand elle m’a tenue la main pour me guider à l’extérieur, j’ai été toute interloquée, moi qui avait du mal à dépasser le seuil de ma porte de chambre ! J’ai tout à coup eu une sensation de légèreté inexplicable. Mes douleurs avaient disparu et j’ai presque eu envie d’accélérer le pas pour avancer plus vite. Confiante, voir soulagée, je l’ai suivie les yeux fermés dans son choix…

    Ce matin là, Mathilde, aide-soignante à l’ADMR dû faire appel aux pompiers car personne ne répondait à ses sollicitations derrière la porte. Elle ne fût pas surprise de retrouver Jeanne, allongée dans son lit, sans vie. Mathilde remarqua que Jeanne affichait un sourire d’apaisement sur les lèvres. Intérieurement, elle se dit qu’elle la trouvait très digne et belle dans la mort.

    Réponse
    • Nady

      Terrible ton texte et si bien écrit ! Congrats !

      Réponse
    • Photonanie

      Belle approche d’une mort paisible en douceur…

      Réponse
    • laura vanel-coytte

      digne et beau dans la mort: c’est ainsi que j’ai vu mon mari, ma consolation

      Réponse
    • Cloud

      Le thème, pas évident, est traité ici avec délicatesse et poésie. Un accompagnement en douceur aussi pour le lecteur. Bravo.

      Réponse
    • Jen

      On a presque l’impression qu’il s’agissait d’un esprit fanfaronnant et espiegle l’accompagnant pour son dernier souffle. C’est assez onirique et plaisant malgré le sujet!

      Réponse
  6. Jen

    Bonsoir, Voici mon texte! Belle semaine!

    Ils sont tombés là, sous les balles
    Main dans la main, ils rentraient retrouvés la douce chaleur du foyer

    Elle était vive, joyeuse, et gambadait insouciante sous sa protection
    Il avançait le pas léger, serein, enveloppant sa paume fermement, la pensant à l’abri.

    Mais on ne peut rien faire contre la détermination carnassière et tragique

    Elle a choisi de laisser une trace,
    visible, durable,
    qui crierait à tous son chagrin

    Tels deux fantômes perdus mais unis dans la nuit
    A l’épreuve du temps et de la violence du vent,
    foulés par des pas déterminés, oublieux et pressés.
    leurs deux corps envahissent maintenant le bitume

    Parfois,
    un passant suspend sa course effrénée
    Il se demande
    Il s’imagine
    A ce moment-là,
    Un lien invisible l’unira à cette histoire inconnue
    Alors,
    ils survivront encore un peu

    Réponse
    • Francoise Clamens

      Superbe, vraiment..tu avances..toi aussi

      Réponse
    • Nady

      Waouuu ! Juste un mot ! Superbe !

      Réponse
    • Marlabis

      Terrible! Mais surtout très bien écrit !

      Réponse
    • Photonanie

      L’espoir, la confiance et puis la fin terrible. N’oublions jamais le passé…

      Réponse
    • Cloud

      J’ai eu un grand plaisir à lire ce texte. Il a un rythme et une richesse de style qui le rendent très beau. Bravo.

      Réponse
    • marinadedhistoires

      Et c’est toi qui les fais survivre avec ce beau texte ! J’adore  » Deux fantômes perdus mais unis dans la nuit »

      Réponse
    • Jen

      Ohh merci à tous pour cet engouement. Je suis touchée. Je ne sais jamais comparé mes textes et ne comprend pas toujours pourquoi l’un plait plus que l’autre. Celui ci manifestement plait! J’aime beaucoup ce moment de la semaine ou l’on prend le temps de mettre son texte et de lire celui des autres. 🙂

      Réponse
    • Nour

      Une histoire triste dans un texte vif et qui se termine un peu comme une musique qui se termine ritenudo !

      Réponse
  7. Nady

    L’avant dernière saison

    Celle qu’on cite avant l’hiver, dans laquelle on commence à regretter hier. Fini les soirées en terrasse pour le dernier verre, à moins qu’elle soit chauffée, pour éviter de se les peler et le lendemain être moins fier !

    Les enfants sont maintenant grands ; les feuilles des arbres tombant ; le corps se fait vieillissant. La maladie commence à trouver des repères et s’accrocher comme à une pierre. On a besoin de plus de temps.

    Travailler est un rythme qu’on oublie. On voit apparaitre de plus en plus de pluie. Les grasses matinées deviennent notre passe-temps favori. Même la lumière du jour peine à se lever et se dépêche d’aller se coucher. De cocooning on en jouit !

    Encore quelques pas sur ce chemin plat. Et même las, on se dirige à tâtons vers la dernière saison, celle de l’hiver qui arrive là.

    Réponse
    • benecrit

      L’histoire du temps qui passe et du temps qu’il reste. Très beau

      Réponse
      • Nady

        Merci pour ton retour. J’ai beaucoup aimé ta recette et ai eu envie de la tester sur la fin de l’année

        Réponse
    • Laurence Délis

      Au rythme du temps qui passe, le parcours d’une vie.
      Belle interprétation de la photo Nady !

      Réponse
    • Marlabis

      Le temps qui passe revient dans plusieurs texte cette fois-ci !

      Réponse
    • Photonanie

      La vie qui passe au rythme des saisons, c’est tellement vrai et bien écrit.

      Réponse
    • marinadedhistoires

      Un texte sur l’avancée en âge et la mort au bout du chemin, bonne idée d’avoir vu cela dans la photo.

      Réponse
    • Cloud

      Très bien, Nady. C’est une belle déclamation sur la saison, je dis volontairement déclamation car il est construit un peu comme s’il il allait être lu. Pas loin du slam, même présenté différemment. Bravo, c’est très poétique et musical.

      Réponse
      • Nady

        Yeaaap Claude, bien vu je l’ai déclamé en scène slam, car en effet c’en est un Dès que j’ai un moment je le publierai sur fb, tu verras, ça donne une autre teinte de l’entendre. Bisous et belles fêtes de fin d’année à toi

        Réponse
    • Jen

      C’est très beau et mélancolique comme texte. Je vois ma grand mère qui dépérit un peu et qui ne fait même plus de derniers pas depuis quelques mois déjà. Les fins sont parfois longues et lasses…

      Réponse
      • Nady

        Merci Jen et take care de ton côté avec ta grand-mère. Douce fin d’année à toi

        Réponse
    • Nour

      Joli ! poétique retraite. L’automne est une très belle saison, celle qui arrive tous les ans comme celle qui arrive une fois car elle pousse à la fois à prendre le temps et à focaliser sur ses priorités…

      Réponse
  8. Francoise Clamens

    les textes se répondent en fait, c’est intéressant de voir les différents rayons de la vie!

    Réponse
    • Nady

      Merci pour ton retour de lecture 😉 des tiens j’ai adoré les 3 ! Sur le dernier j’ai fait appel à google trad car je viens juste de commencer l’apprentissage de l’espagnol 😉

      Réponse
  9. Cloud

    Une journée particulière en 1945
    Cinq ans de captivité en Allemagne. Cinq ans de privations et d’ennui dans les baraquements sordides d’un stalag peuplé d’hommes inquiets. Durant cinq longues années, Maurice aura été privé des siens, de sa femme, de son enfant, de ses amis. Cinq ans de vie perdus.
    La guerre se termine. Ce mardi, Maurice est de retour en France, libéré suite à la signature de l’armistice. Ils sont 1 800 000 comme lui. Les alliés sont victorieux, mais les prisonniers ont ramené un parfum de défaite ; on ne leur a pas pardonné 1940, à eux, victimes de mauvais choix politico-militaires. Ils sont là hagards descendant de trains bondés, engoncés dans leurs capotes élimées, à regagner tant bien que mal leurs domiciles, leitmotivs de leurs pensées et de leurs conversations. Ils ont rêvé longtemps de ces jours de retrouvailles, et pourtant la fête est amère.
    Dans les rues de la ville, rien ne semble avoir été dérangé. Aux terrasses des cafés, règne une atmosphère joyeuse, tout le monde semble avoir été résistant. Que des héros. La collaboration, le marché noir, Maurice n’apprendra leur existence que bien plus tard. Aujourd’hui, on le regarde d’un œil méprisant. Il fait partie des perdants.
    Durant toutes ces années, les femmes se sont organisées, ont géré le quotidien, se sont occupées avec courage de leurs enfants ou de ceux des autres. Certaines ont comblé le vide affectif dans un sentiment mêlé de satisfaction et de culpabilité. Ce n’est pas le cas de Raymonde. Elle aussi a travaillé tant bien que mal ici ou là, élevé son fils Gérard avec l’aide des voisines, composé méticuleusement avec la pénurie, mais elle a attendu patiemment Maurice.
    Maurice apparaît dans l’embrasure de la porte de sa maison. Il a maigri considérablement. Raymonde n’ose se précipiter dans ses bras. Son fils lui dit : « Bonjour Monsieur ». Maurice pleure.
    Sans attendre, Maurice prend doucement Gérard par la main, l’emmène seul d’un pas maladroit le long de l’impasse pavée. L’enfant est fier d’être accompagné d’un homme vêtu, même piteusement, en militaire. Faisant demi-tour, Maurice et son fils découvrent avec étonnement deux silhouettes immaculées peintes fraîchement sur le bitume : celles d’un homme un peu emprunté accompagnant un gamin sautillant.
    La cuisine dégage de multiples odeurs appétissantes. Maurice, après s’être lavé et rasé de près dans le bac en zinc et qu’il se soit revêtu de ses habits civils devenus trop amples, rejoint sa famille à table. Raymonde, en servant la soupe, lui glisse un baiser dans son cou parfumé à la lavande. Elle lui murmure comme un secret : « C’est une journée à marquer d’une pierre blanche ».

    Réponse
    • Nady

      Toujours fan de ta plume mon cher Claude et aussi de cette partie de l’Histoire. Comblée je suis par ton texte touchant !

      Réponse
    • Laurence Délis

      Très émouvant et les descriptions rendent le récit très vivant. J’aurais aimé poursuivre encore ma lecture 🙂

      Réponse
    • Photonanie

      Une tranche de vie douloureuse très bien (d)écrite

      Réponse
    • Séverine Baaziz

      Le parfum du témoignage et la musique du romanesque. Superbe !

      Réponse
    • marinadedhistoires

      Bravo d’avoir tiré de la photo une histoire si construite et si intéressante sur le plan historique, très émouvant.

      Réponse
    • Jen

      C’est doux et accueillant!

      Réponse
    • Nour

      Une bien belle page d’histoire pleine d’émotions et tout en douceur…

      Réponse
  10. benecrit

    La recette des biscuits de Noël

    C’est une recette de biscuits qui se transmet dans ma famille depuis plusieurs générations. Quand le goudron luit sous la pluie, que les pavés glissent sous les feuilles qui pourrissent, que la seule issue pour échapper à la tristesse infinie du ciel gris semble être de suivre le flot qui se déverse dans les égouts vers les flammes de l’enfer, arrête-toi ! Sors dans la rue. Prends la main de la première personne que tu croises. Regarde l’ombre de vos corps qui se dessine à la lumière du réverbère. Tranche d’un coup sec l’adhérence au bitume sous la semelle de tes chaussures. Envole-toi et laisse l’ombre au sol prendre la couleur du nuage qui se vide, de la neige qui s’en échappe, de la farine légère que tu mets dans le saladier, du lait blanc que tu mélanges avec une pincée de levure, elle aussi si blanche. Fouette, fouette, fouette jusqu’à obtenir une pâte douce comme le coton blanc, lisse comme la crème que Maman étale si joliment sur son corps chaque matin.

    Quand la feuille jaunie vient doucement te caresser l’intérieur du genou, rajoute un œuf puis le deuxième à l’approche de la feuille jumelle et continue à fouetter, fouetter, fouetter comme le vent d’hiver sur ton visage.

    Lève la tête ; un peu plus loin la pourriture a commencé à donner au reste du feuillage une chaude couleur rousse brun doré, comme le miel et le bâton de cannelle. Broie ce dernier et jette le dans le saladier avec une généreuse cuillère du trésor des abeilles. Et fouette, fouette, à en avoir des douleurs dans le bras.

    Découpe alors l’ombre blanche et ôte-la du macadam. Étale ta pâte finement et pose la double silhouette sur la pâte. Prends un couteau bien pointu et découpe sans pitié tout autour des deux corps. Reforme une boule de la pâte restante, étale là à nouveau. Repose la double silhouette, découpe à nouveau le contour et continue, continue jusqu’à ce que la pâte ne soit plus que silhouettes.

    Et sur la plaque du four couleur macadam, pose tes silhouettes couleur d’automne. Glisse la plaque avec précaution au cœur de la flamme de l’enfer, dans les entrailles du monde. Ces entrailles qui te rappellent la douce chaleur de la matrice maternelle. Prends une profonde inspiration et commence à saliver en imaginant croquer les biscuits savoureux qui sortiront de terre.

    Cette recette, je l’adore. Chaque année je la recommence. Elle n’a jamais la même saveur. Souvent ma sœur se moque de moi avec mes pauvres petits personnages que je vends sur le marché en décembre. C’est sûr ma sœur se faisait plus de fric en vendant de l’huile frelatée. Elle le parfumait à la truffe. Les clients n’y voyaient que du feu. Mais d’année en année, j’avais moins de clients. Ils mourraient tous après les fêtes. Alors, je devais m’éloigner, m’éloigner pour trouver toujours de nouveau clients. Cette année avec la grève, j’ai raté le seul train qui roulait. « Quand on a les rêves que vous avez dans la tête, on ne se tourmente pas pour un train raté » m’a dit le maire du village qui m’attendait. C’est vrai. J’en ai profité cette année pour tuer ma sœur. Fini l’huile frelatée à la truffe. L’année prochaine, je pourrai rester dans mon village. Celui où je suis née. Celui où je t’ai pris par la main un matin de décembre. Celui qui m’a offert de voir mon ombre de lait. De décoller la belle ombre blanche de nos silhouettes accrochées. De dessiner tout autour de nos corps le modèle des croquants que depuis des années je reproduis sans me lasser. Espérant chaque jour que tu te reconnaîtras. Rêvant de te serrer enfin fort contre moi.

    Demain, je sortirais de chez moi en même temps que toi. Je te prendrai par la main.

    Réponse
    • Photonanie

      J’aime le va et vient entre la cuisine et la rue et la fin est inattendue. Bravo.

      Réponse
    • Jen

      Oh un texte très étonnant! Un entrechat entre diverse émotions! Diabolique et tendre à la fois. Rien n’est tout noir mais l’amertume l’emporte!

      Réponse
  11. Francoise Clamens

    Ouah!! le silence après Mozart est encore du Mozart!

    Réponse
  12. marinadedhistoires

    Voici mon texte ci-dessous ou bien chez moi: https://marinadedhistoires.wordpress.com/2019/12/15/marche-eternelle/

    Marche éternelle

    Sur le pavé luisant, nous marchons
    Et sur l’asphalte aussi, sur le goudron.
    Les feuilles mortes sont des autocollants
    Ou les pansements d‘une vie d’avant …

    Il y a l’ombre et la lumière
    Sous nos pieds, comme une rivière
    Comme un courant plein d’alluvions
    Un bouillant et un dormant …

    Tout est gris, noir ou marron
    Il y a la pluie, il y a les vents
    Tous les reflets de l’illusion
    L’illusion d’une vie d’avant.

    A vive allure, il est passé
    Le vieux camion bringuebalant
    A neuf heures dix, nous a fauchés
    Au cœur des cris et des grincements.

    Tout est gris, noir ou marron
    Nous seuls sommes blancs
    Blancheur des âmes éthérées
    Pâleur des vies arrachées

    Sur le pavé luisant, nous marchons
    A jamais, avec tous les passants
    Près des voitures et des camions
    Main dans la main, infiniment.

    MH

    Réponse
    • Laurence Délis

      La photo m’a aussi fait penser à ces personnes mortes sur la route, mais finalement je n’ai pas exploité le sujet. Sous la poésie, tu as su l’évoquer avec pudeur et sensibilité.
      J’ai beaucoup aimé.

      Réponse
    • Nady

      Ouch ! Terrible ton histoire, je n’avais pas songé à ce thème !

      Réponse
      • marinadedhistoires

        Oui, moi c’est ce thème là qui m’est venu et aucun autre, le survenue des idées est une chose bien mystérieuse….

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    • Photonanie

      On se retrouve involontairement sur ce chemin pluvieux…et on espère que le camion ne reviendra pas vers nous… Terrible!

      Réponse
    • Séverine Baaziz

      Une histoire poignante et une douce sonorité. J’adore ces vers qui se répètent en ritournelles ! Bravo !

      Réponse
    • Cloud

      J’ai adoré. La poésie qui s’en dégage sort magnifiquement ce texte de l’anecdotique. Le rythme est superbe. Bravo.

      Réponse
    • Jen

      Je vois que nos idées se sont croisées. J’aime beaucoup votre poème très rythmé. Une belle prose!

      Réponse
    • Plume47

      Magnifique !

      Réponse
    • Nour

      Bien écrit, rythmé, mais triste…

      Réponse
    • rizzie2

      Très beau. Merci pour les autocollants, les pansements et bringuebalant dans ce paysage diablement éthéré.

      Réponse
  13. Laurence Délis

    Street art

    La nuit dernière les flics m’ont coursé jusqu’au pont. J’ai cru que je n’arriverais pas à les semer. Heureusement le squat n’est pas visible de la route. Ni du pont. Et la rivière est un barrage naturel qu’aucun flic ne veut franchir. C’est sûr qu’avec tout ce qui se déverse dedans ça en fait fuir plus d’un. Tant mieux pour moi. Par prudence j’ai quand même dormi sous le pont au cas où l’un d’eux deviendrait téméraire de ce côté de la ville.

    Ça devient de plus en plus difficile de déjouer leur vigilance. Faut dire qu’avec les caméras à chaque coin de rue, dans tous les endroits publics, on est sans cesse sous surveillance. Discrète bien sûr, la surveillance. C’est avant tout pour notre sécurité, on nous le répète bien assez. Pourtant sous les lumières factices et la facilité avec laquelle nous pouvons communiquer, travailler, jouer, penser, on a oublié de vivre. Ça s’est fait sans heurt, on a trouvé plus simple qu’internet et les réseaux sociaux deviennent le lieu où il fait bon vivre. La famille ? les amis ? C’est plus économique et moins compliqué derrière son écran. On évite les conflits, on efface le moindre mal que l’on pourrait nous faire. Et si l’on persiste à nous critiquer, à nous pourrir l’existence virtuelle, il est facile de changer de réseau social, de compte, de nom. On recommence ailleurs. Sans bouger de chez soi, sans avoir conscience de ce qui se vit dans sa propre maison.

    Le jour où j’ai pris la décision de partir, ma petite sœur Léa, pleurait. Je crois qu’elle avait faim ou bien était-elle fatiguée, les deux sans doute et j’avais gueulé contre mes parents qu’il fallait qu’ils se bougent, que ce n’était pas à moi de m’en occuper tout le temps. C’est à peine s’ils m’ont écouté, ils n’ont même pas sorti la tête de leur écran pour me dire que ma crise d’ado il était temps qu’elle cesse. Ma mère a cependant réagi. Elle a quitté l’écran de son téléphone et s’est saisie de sa tablette. Elle l’a allumée pour faire patienter ma sœur. Ma sœur de quatre ans qui n’avait rien connu d’autre que ces foutus écrans depuis qu’elle était en âge de tenir un objet. Dans le squat où je vis, on est des dizaines à avoir vécu le même genre d’indifférence de la part des nôtres.

    Je me souviens pourtant d’un truc important que Léa tenait quelquefois dans sa main. C’était ma main lorsqu’on allait au parc de la ville. On aimait bien passer du temps devant l’étang où nageaient les canards et les cygnes et puis courir après les pigeons. C’était le plus grand parc de la ville et il n’y avait jamais personne. Juste Léa qui me tenait fort la main.

    Je l’ai aperçue la semaine dernière devant l’arrêt de bus. Elle a drôlement changé. C’est presque une jeune fille à présent. Je l’ai longtemps observée avant de l’appeler, de lui faire un signe de la main et j’ai espéré. Espéré comme un con qu’elle lève les yeux de son fichu téléphone pour me regarder. Mais non, bien sûr que non. Elle n’a rien entendu, n’a rien vu d’autre que ce qui se passait sur son écran. Elle est montée dans le bus, et tout comme les autres passagers, elle s’est assise à la première place libre. Peu importe qui se trouve à côté d’elle, chacun muré dans son monde virtuel, n’existe plus en dehors de la toile.

    Depuis, je fais un rêve. Celui de croire qu’elle ne m’a pas oublié. Je rêve que chaque dessin que que je peins sur un trottoir ou sur un mur lui rappelle ce grand frère qui prenait le temps de l’aimer différemment.

    Réponse
    • Nady

      Yeaaap ! Ton titre déjà m’attira, suis fan de street art et quelle surprise de lire une aussi belle histoire d’actualité avec la virtualité ! Super Laurence, j’ai adoré !

      Réponse
    • Photonanie

      Tu dépeins une réalité déshumanisée qui nous entoure hélas… Mais c’est très bien observé et raconté 😉

      Réponse
    • marinadedhistoires

      Ton quatrième paragraphe est une bouffée d’oxygène dans ce labyrinthe d’écrans ! Un beau texte sur le fléau de notre époque.

      Réponse
    • Cloud

      Super. J’ai bien aimé ton texte que j’ai lu attenttivement… sur écran…

      Réponse
    • Jen

      J’aime beaucoup ce texte engagé, vilipendeur et malheureusement très juste! Une triste réalité. Parfois les réseaux crée aussi de belles choses comme cet atelier auquel je prend grand plaisir chaque semaine!

      Réponse
    • Nour

      J’aime bien cette histoire, bien amenée et finalement sans ressentiments de la part de ce garçon resté zen.

      Réponse
    • zaapataa31

      Bien vu ! C’était pas évident de faire le lien entre la photo, un thème fort, et notre époque. Bien vu !

      Réponse
  14. rizzie2

    Soudain, sur le bitume, je rencontre deux personnages.
    Un grand, dégingandé, et un petit, casqué de cheveux lisses.
    Ils se tiennent par la main et par le regard. C’est le deal,
    ils ne doivent se lâcher ni de la paume, ni de la pupille,
    sinon ils disparaîtront.

    Ils sont couleur de lune. La brume les attirent. Le halo de lumière aussi.
    Ils avancent sur l’asphalte brillant de pluie. Ils cheminent.

    Elle : Être blanc comme la lune sur le bitume, c’est nul !
    Lui : Il devait neiger, on n’aurait pas dérangé.
    Elle : Tu vois quoi dans mes yeux ?
    Lui : Je vois des pupilles qui se déploient et des iris qui chatoient.
    Elle : Ton regard m’éblouit. J’ai cligné de l’œil et mon pied droit est parti.

    Ses yeux à lui se sont posés sur l’absence de son pied droit à elle.
    Les deux silhouettes se sont évaporées.

    De rage, j’ai battu le pavé.

    Réponse
    • Photonanie

      Encore une belle interprétation de cette photo. C’est original.

      Réponse
    • Cloud

      Super ! J’adore. Il y a plein d’idées, un rythme génial. C’est décalé. Bravo.

      Réponse
      • rizzie2

        Merci Photonanie, Laura, Séverine, Marinade, Cloud pour vos commentaires encourageants.

        Réponse
  15. Photonanie

    Mon histoire est sur https://photonanie.com/2019/12/15/brick-a-book-353/
    et ci-dessous:

    J’avais un problème avec mon ombre… D’habitude elle apparaissait au sol, souvent plus grande que je ne l’étais dans la réalité mais elle était toujours grise.
    Or, aujourd’hui, je la voyais blanche sur le tarmac! Bon, depuis que mon amoureuse avait enfin accepté de m’épouser on me trouvait rayonnant mais quand même, à ce point c’était étrange non?

    J’avançais à pas feutrés, je glissais rapidement à droite puis à gauche, rien n’y faisait mon ombre restait blanche!

    Quelqu’un me faisait une blague, ce n’est pas possible voyons une ombre blanche, et pourtant… J’avançais et me retournais brusquement pour piéger le farceur mais personne ne semblait se trouver à proximité. J’étais plutôt quelqu’un de cartésien, je ne croyais pas trop aux esprits ni à l’homme invisible mais là je commençais à transpirer. Mon malaise s’accroissait, je sentais la réalité fondre entre mes doigts et s’échapper de mon cerveau embrumé.

    Ce qui était sûr c’est qu’on avait bien picolé pour fêter nos fiançailles la veille avec les copains, c’était peut-être là l’explication mais je n’y croyais qu’à moitié…

    Et puis, cette silhouette plus petite à mes côtés ne correspondait à rien de réel puisque j’étais seul pour cette balade matinale.

    J’avais de plus en plus chaud supportant difficilement que les choses m’échappent. Cette perte de contrôle sur la réalité commençait sérieusement à m’angoisser.

    Quand j’arrivai enfin chez ma dulcinée, elle aussi avait un air bizarre, mi-excitée mi-assommée.

    Elle saisit ma main, la posa sur son ventre en me regardant de ses yeux brillants, sa tête faisait « oui » en balançant de haut en bas. La joie m’envahit et c’est là que j’ai commencé à croire aux signes et à accepter la présence de l’irrationnel dans ma vie.

    Réponse
    • Séverine Baaziz

      Oh, joli texte ! La narration est comme qui dirait joueuse, on se demande où elle va nous mener et la chute nous laisse tendrement coi. Bravo, Photonanie !

      Réponse
      • Photonanie

        Merci Severine, j’aime bien jouer et j’aime aussi quand ça finit bien: la vie nous joue assez de sales tours 😉

        Réponse
    • Laurence Délis

      J’ai imaginé beaucoup de choses avant de lire la chute pleine de douceur 🙂

      Réponse
      • Photonanie

        Merci Laurence douceur et espoir, comme toute vie qui commence… 🙂

        Réponse
    • Cloud

      Quelle belle histoire bien racontée. On évolue dans un conte fantastique. Très chouette.

      Réponse
    • Jen

      Un bien joli signe! J’ai songé a Peter Pan et son ombre emprisonné dans le tiroir a un moment de ma lecture! Un texte plaisant et joyeux!

      Réponse
      • Photonanie

        Pas de tiroir, juste un signe prometteur…

        Réponse
    • Nour

      Que d’imagination ! moi qui suis resté longtemps sans idée sur cette photo. J’aime beaucoup cette histoire d’ombre blanche et belle fin tout de même…

      Réponse
      • Photonanie

        Quand je regarde une photo, les mots viennent…ou pas mais s’ils viennent c’est rapidement en tout cas 🙂

        Réponse
  16. laura vanel-coytte

    Bonjour,

    Voilà ma participation :

    Nous marchions, je marche

    Nous marchions ensemble
    Toi avec tes petites jambes
    De grimpeur qui allaient si vite
    On t appelait Bip Bip le coyote
    En plus de ton nom Coytte
    Qu’on prononce mal.
    Avec mes grandes jambes,
    Je marchais avec toi, indifférente
    Aux autres puisque
    Je t’avais toi, ma confiance.
    Aujourd’hui je marche,
    Seule, puisant un équilibre
    Entre les autres et moi-même
    Que je n’ai jamais eu, même
    Avec ton courage.
    Je marche seule .

    16 décembre 2019

    qui est aussi là:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2019/12/16/mon-poeme-inedit-sur-ce-blog-6198562.html

    Merci et bonne journée

    Réponse
    • Photonanie

      Émouvant comme toujours Laura. Le principal est de continuer à marcher et le plaisir de la marche reviendra. C’est ce que je te souhaite.

      Réponse
    • Séverine Baaziz

      Toujours aussi fort et touchant. Un poème qui donne avec beaucoup de délicatesse un peu de place au « Je ». Bravo et merci, Laura !

      Réponse
        • Séverine Baaziz

          C’est peut-être moi… Je le vois un peu plus dans ce texte-là 😉

          Réponse
          • laura vanel-coytte

            Moi qui penses que je ne lui ai pas laissé assez de place

    • Cloud

      Un texte à fleur de peau qui laisse une grande émotion.

      Réponse
    • Jen

      Je vous souhaite un bon courage Laura. Les regrets inondent parfois. J’espère que vous vous en sortez tout de meme et que vous etes bien entourés. On ressent une grande détresse dans vos derniers textes. Si besoin nous pouvons échanger plus librement par mail?

      Réponse
  17. Nour

    Stickers

    Ils étaient là, parmi nous, mais on ne les voyait pas
    Le mâle est grand, bedonnant et moustachu tel un pacha
    La femelle petite, poilue et menue comme un lapin
    Asservie, toujours guidée et tenue par la main

    Depuis peu, c’est l’heure de la revanche
    Elles circulent à bord d’engins de chantier
    Vous savez, ceux qui servent à aplanir les différences
    Et on retrouve ça et là, les empreintes de leur vengeance

    Il faudra attendre l’année 2234 avant que tout soit bien aplani
    En attendant, des engins de chantier sont subtilisés chaque nuit
    Et on les croise chaque jour à travers le monde
    Des stickers blancs collés au bitume

    Au début, on ne comprenais pas pourquoi, elles aussi, étaient aplaties
    Erreur de pilotage, seuls les mâles étaient visés
    Mais peu à peu elles s’améliorent et les empruntes ne sont que mâles
    En 2235, la terre devenue plate, ne compte plus qu’un seul mâle

    Chouchou

    Inspiration : Atelier d’écriture 353

    Photo : © @ryanstefan
    Le thème interdit : l’enfance !

    Réponse
    • Nady

      Lol ! J’adore !

      Réponse
      • Nour

        Laurence tant mieux si tu as ri et merci.

        Réponse
    • Photonanie

      C’est l’égalité que réclament les femmes pas l’éradication des mâles je pense, mais je ne sais pas trop quelles seront les idées en 2235 😉
      J’ai trouvé ton texte amusant Nour.

      Réponse
      • Nour

        Merci Photonanie, j’avais besoin d’un eu de légèreté…
        Alors 2234 c’est selon une étude sérieuse, l’année qui verra les salaires H/F égaux si on continue au rythme actuel…

        Réponse
    • Cloud

      Excellente idée, bien menée, ce qui la rend crédible. Tant pis pour nous…

      Réponse
      • Nour

        Merci Cloud, suffit d’être le dernier mâle, pour être chouchouté par ces dames 🙂

        Réponse
    • Jen

      Ils est souvent question de genres dans vos textes! J’ai ris! 🙂

      Réponse
      • Nour

        Tant mieux si c’est drôle, merci Jen. Je dirai plutôt de femmes que de genre…;-)

        Réponse
  18. marinadedhistoires

    Ton quatrième paragraphe est une bouffée d’oxygène dans ce labyrinthe d’écrans ! Un beau texte sur le fléau de notre époque.

    Réponse
  19. marinadedhistoires

    Nour: vraiment pas banale cette histoire d’aplanissement des mâles !!!!!

    Réponse
    • Nour

      Lol MH…C’est la suite de la lutte 🙂

      Réponse
  20. Plume47

    Il a bien fallu se décider
    Trop de mauvais souvenirs
    Le père a essayé de résister, de tenir
    De faire comme si
    Comme si la vie
    La vie serait la plus forte
    Comme les feuilles que le vent emporte
    Et qui, d’un coup de pelle, sont balayées
    Mais non, dans la tête ça ne se passe pas comme ça
    Les pensées s’accumulent
    Et forment d’énormes tas
    Attentat, attentat, attentat
    Ça fait du bruit, ça claque, ça crie
    Ça résonne, ça fait mal
    Alors le père s’enfuit avec son petit
    Aux premières heures matinales
    Question de survie.

    Réponse
    • Kroum

      De jolies rimes sur de la gravité. Bravo plume47 !

      Réponse
    • Jen

      En raisonnance avec le mien. J’aime beaucoup le votre!

      Réponse
      • Plume47

        C’est vrai Jen. Plaisir partagé.

        Réponse
    • Photonanie

      Une bonne décision prise par ce père qui part à l’aube d’un nouveau jour, promesse d’une nouvelle vie pleine d’espoir d’un monde meilleur pour son fils et lui.

      Réponse
  21. Cloud

    Le texte est grave, mais si bien écrit qu’il en est beau. Le rythme est délicieusement saccadé, ce qui ajoute à l’intensité dramatique.

    Réponse
  22. marinadedhistoires

    Tes mots et ton rythme font bien ressentir l’urgence qu’il y a à partir pour ce père et son fils, bravo !

    Réponse
    • Plume47

      Merci pour vos retours.

      Réponse
  23. JAK

    Bonsoir
    Ci dessous ma participation que l’on peut lire sur mon blog
    http://melimelojarjille.canalblog.com/archives/2019/12/19/37878653.html

    Les arbres pleurent leurs feuilles que le vent d’automne expédie dans la rue.
    Jolande dépressive, le nez à la fenêtre les regarde choir.

    Elle fulmine car depuis ce matin un préposé de la voirie s’active à tracer des marques de passage au sol, dans sa rue.
    C’est un maniaque, elle le voit prendre dans un grand pot la peinture avec délicatesse, secouer le surplus du pinceau, puis s’aidant d’une règle tracer des carrés blanc espacés de 50 cm.
    Et cela prend du temps. Il n’en finit pas.
    Jolande s’exaspère, pas étonnant que l’on paie des impôts, avec cette bande de mollassons.

    Soudain elle écarquille les yeux en voyant l’employé sortir de ses poches ,de la craie blanche et esquisser sur le sol un personnage tenant un môme par la main.

    Elle n’en revient pas ! comment ? ici- à Trifouillas les oies ?

    Elle lance à son mari qui regarde passionnément un match à la télé :
    « Vois-tu Jules, finalement, je ne regrette pas d’être ponctionnée si c’est pour enjoliver les rues de notre village. »

    C’est ainsi que modestement le Streets art a fait son entrée dans ce village du fin fond de la France.

    Depuis des artistes du monde entier profitent du bon air sans pollution citadine.
    Tout ce monde afflue pour venir orner les rues, regoudronnées.
    Depuis peu, également les maisons s’habillent de gracieuses glycines plus vraies que vraies, ou de scènes d’antan, plus réalistes les unes que les autres retraçant le bon vieux temps.

    Et Jolande a repris le moral, car ses d’impôts ont bien diminué.

    En effet, la commune a maintenant d’avantageux bénéfices touristiques et en fait profiter tous les autochtones.

    Réponse

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