Atelier d’écriture 349

par | 15 Nov 2019 | Atelier d’écriture | 185 commentaires

© The Joy Of Film

A lundi !

Pas de thématiques interdite ! Enjoy !

185 Commentaires

  1. soene

    Ca me rappelle mon époque !
    Trop occupée ce weekend, je souhaite une bonne écriture aux courageuses et fidèles
    Bises à toi, Leiloona

  2. janickmm

    Bonjour ! voici ma participation au 349ème atelier d’écriture https://janickmm.wordpress.com/2019/11/17/laffiche-publicitaire/ et en voici le texte ici

    L’affiche publicitaire

    Line, Rose, Aline et Rosemary s’empiffraient déjà depuis presque trois heures, de Vache qui rit, en riant, bien sûr, en gloussant même.

    L’excitation était à son comble ; Léon , l’inventeur du produit, surveillait les opérations de loin, en toute discrétion.

    D’abord le choix du casting avait été fastidieux et plusieurs portions de crème de gruyère fondue s’étaient évanouis dans l’estomac des plus audacieux.

    Mais ces quatre là, connaissaient leur affaire, ce produit les rendaient dingues, tout simplement. Toute l’équipe du tournage était sur place, mais voilà, Line et Rose étaient excitées comme des puces, elles enchaînaient les fous rires, les rigolades, se tâchaient, devaient changer de robes, s’essuyer les mains, faire semblant de manger, disaient qu’elles étaient écoeurées, enfin ça commençait à cafouiller sérieusement, et puis il faisait chaud, très chaud et le fromage fondait naturellement ainsi que les blocs de glace dans la glaciaire, et aussi la patience du chef opérateur.

    Bref ! ça périclitait sérieux ! C’est à ce moment qu’André à dit : Coupé !
    Excédé, il n’a pas vu le porte-monnaie d’Aline au premier plan : Il n’y a plus de pellicule, le budget va dépasser, Léon s’en contentera.

    Alors la photo a été « retouchée » ou tronquée, je ne m’en souviens plus, mais l’affiche est belle, tu ne trouves pas ?
    Oui, papy ! Mais pourquoi tu connais cette histoire ?
    J’étais journaliste à cette époque, je débutais et j’aimais aussi cette petite portion de fromage, alors l’affaire était pour moi, je m’étais bien débrouillé, tu ne trouves pas ?

    • Séverine Baaziz

      Bien vue, l’idée du fromage ! J’adore ! C’est pétillant, vivant, on y est dans ce shooting photo 😉

      • janickmm

        oui, il me semblait que la portion de fromage fondu et cette photo devait être à peu près de la même époque, cette idée a été instantannée, merci à toi

    • Kroum

      Super Janickmm cette idėe de fromage à partir de cette photo. Même le sac au premier plan a trouvé une place dans ton récit. Bravo !

      • janickmm

        Ah ! Même le sac, oui, je l’ai aperçu en dernier comme le chef’op ! merci à toi

      • janickmm

        Merci Laura, cette histoire a surgit très vite en voyant ces quatres personnes qui mangent ..

    • Photonanie

      Très bien trouvé, on s’y croirait 🙂

      • janickmm

        ah ! ah ! finalement je vais peut-être m’y remettre, à la vache qui rit, ça me donne envie !

    • Laurence Délis

      Petite portion de fromage pour éclat de rire ! 🙂 J’aime beaucoup ton idée de la publicité qui en résulte.

      • janickmm

        Merci Laurence, tout cela m’a paru évident, en tous les cas elles ont l’air de s’amuser !

    • Anne-Marie

      Très agréable plaisir de lecture, Janick. « La vache qui rit » : toute une époque…

      • janickmm

        eh ! oui ! et toujours le même goût finalement, le fromage du pique-nique lors des premiers congés payés !

    • Marlabis

      Je reconnais la fraîcheur dans ta manière d’écrire… Hello Janick !

      • janickmm

        Merci Marlabis, ce texte est venu à l’instant où j’ai vu la photo et hop ! on s’amuse ici, c’est la première chose qui compte, merci à toi

    • Nour

      Belle réclame ! Et puis les glaçons et surtout le porte monnaie, énorme ! Bien vu !

      • janickmm

        Merci Nour, cette photo valait plus d’un commentaire, plein de choses à dire et à écrire !

    • marinadedhistoires

      Ton texte est original, bravo pour cette idée d’affiche publicitaire et puis ça déborde de vie avec ces quatre coquinettes.

      • janickmm

        Merci Marina ! comment faire autrement, elles ont l’air de bien s’amuser.

  3. Bassetti clamens

    Bonjour,
    à l’heure..

    Une vieille photo,
    quatre jeunes femmes
    jeunes sans aucun doute
    mais déjà l’air vieux
    comme souvent dans les vieilles photos.

    Trois sourient
    une hésite à croquer
    la pomme ?
    Le gâteau aux pommes ?

    Elles arborent de fraîches tenues d’été,
    des orbes qui ont été repassées,
    pas de synthétique encore
    et des bas un peu épais pour la saison,
    des bas qui tire-bouchonnent
    et font des plis disgracieux.

    Mais elles s’en moquent
    toutes les quatre,
    profitent du moment présent,
    et elles ont bien raison,
    que leur réserve le lendemain
    nul ne le sait !

    Ont-elles bien conscience
    qu’elles ne choisiront sans doute
    pas leur futur,
    qu’il est déjà tout tracé
    un mari, des enfants,
    des petits bonheurs qu’à peine
    elle remarqueront
    tant les jours passeront vite,
    qu’elles s’oublieront entre
    petits tracas et grosses catastrophes.

    Qu’elles se retrouveront à soixante ans
    trop tard pour vivre la vie
    qu’elles avaient rêvée,
    car elles avaient rêvé,
    ces quatre jeunes femmes,
    souriant au photographe !

    Une vie idéale,
    tranquille , paisible,
    à l’opposé de celles de leurs mères et grand mères
    rester à la maison
    s’occuper des enfants
    qui bien sûr seront heureux,
    plus qu’elles,
    ils n’auront pas à se lever tôt,
    ils iront à l’école
    au lycée, même les filles
    et maman sera là à leur retour,
    le goûter sera prêt,
    pain beurre et chocolat
    ils seront au chaud
    elle sourira tout en préparant
    le repas pour le père
    qui rentrera du travail
    épuisé et sale,
    mais tendre et attentionné !!
    les efforts payent !

    Un rêve, quoi !
    Que s’est il passé ?
    Où était la peau de banane,
    Tout a dérapé, le rêve effondré,
    des murs élevés, hauts si hauts
    elles avaient pourtant bien rêvé
    le jour de la photo !

    • Séverine Baaziz

      Des stophes qui racontent à merveille combien le temps, les rêves, peuvent filer, nous échapper. Enfin.. En partie 😉

    • laura vanel-coytte

      être deux est déjà beaucoup
      je m’en rends compte encore plus cruellement aujourd’hui

    • Photonanie

      Les rêves qui s’étiolent au fil du temps, les espoirs qui s’éteignent, la vie qui passe sans ressembler à ce qu’on avait imaginé. Tout cela est bien décrit et nous entraîne dans l’histoire.

    • Marlabis

      Que vive l’insouciance de notre jeunesse ! Elle est primordiale !

    • janickmm

      Mais non … même après soixante ans il se passe des choses incroyables et extrêmement chouettes, et les rêves qui se réalisent font partie de ceux que l’on choisit.

    • marinadedhistoires

      Très joli, avec une observation fine de la photo et une extrapolation très intéressante de l’avenir de ces jeunes filles.

    • Nour

      Histoire bien amenée, qui coule dans ces mots comme le temps avec un reveil douloureux comme final.

  4. Séverine Baaziz

    (Bon dimanche soir, lundi, et semaine à tous !)

    La première fois que Betty Verleraine tomba malheureuse, tout le monde crut à une peine de cœur. C’était un jour de novembre, un jour de jardins pailletés de givre. Elle avait alors dix-neuf ans. L’âge des émotions qui font chavirer les jeunes filles, se dirent ses parents et ses sœurs. Les jours se suivirent et, avec eux, l’inquiétude grandissante. On avait beau lui offrir toute l’affection et l’attention du monde, rien n’y fit. Betty semblait se noyer dans d’invisibles méandres.
    On soupçonna la grippe, la méningite, la tuberculose et la poliomyélite. Le mauvais sort et l’empoisonnement.
    Sans pouvoir rien y faire, la tristesse continuait à envahir la jeune Betty, la clouant au fond de son lit, les larmes lourdes, les mots fuyants, les yeux perdus vers l’inconnu, la douleur intérieure muette et hurlante à la fois.
    Six mois passèrent ainsi.
    Et puis, un matin de printemps, parfumé de fleurs d’orangers, Betty tomba heureuse. Soudainement, sans prévenir. Elle se leva le sourire radieux et l’envie d’être belle. Belle comme le jour. Belle comme les filles de son âge. Une rage de vivre qui la métamorphosa en oiseau ivre de liberté. Ses sœurs explosèrent de bonheur. L’une s’empressa de la maquiller, l’autre de la coiffer, et la dernière de la parer de bijoux.
    Pour fêter ce rétablissement éclair, le soir même, elles allèrent au bal.
    Betty but plus que de raison. Dansa à en perdre l’équilibre. Rit et chanta sans timidité, elle qui pourtant était la plus réservée des quatre sœurs.
    Sous les regards étonnés de ses cadettes, elle fut aussi un brin légère. Passant de bras en bras, déposant quelques baisers faciles, et retroussant ses jupons pour un regard, un sourire. Mais qu’arrivait-il à Betty ? Sans plus tarder, les cadettes lui pressèrent le pas, il était temps de rentrer, de se reposer, de se calmer eurent-elles envie d’hurler.
    Un état d’incandescence qui dura près de six mois. Six mois d’inquiétude pour les proches de Betty, capable de tout et de n’importe quoi. Emprunter l’automobile parentale sachant à peine conduire, goûter à la marijuana avec de parfaits inconnus, offrir ses charmes au premier venu. La vie n’était plus qu’un jeu. Un jeu effréné et virevoltant. Un jeu qui fendait le cœur de toute une famille, ne reconnaissant plus la jeune fille autrefois douce et disciplinée.
    Jusqu’au jour où Betty retomba malheureuse.
    Puis, heureuse.
    Et malheureuse à nouveau.
    Un état plus que déstabilisant. C’était comme si Betty était triple. Jamais vraiment elle-même. Tantôt, elle n’était que la part noire de sa personnalité, tantôt la plus colorée, et quelquefois, rarement, fragilement, elle revenait à l’équilibre. Peut-être, son véritable moi.
    Aujourd’hui, Betty a 60 ans.
    Elle vit toujours au gré de ses deux saisons.
    Cette submergence d’ombres et de lumières que la médecine appelle dorénavant troubles bipolaires.

    • Kroum

      Quelle belle écriture Séverine Baaziz pour ce texte résumant cette terrible maladie. Bravo et merci.

      • Séverine Baaziz

        Merci, Kroum ! A sujet difficile, écriture tentée par la délicatesse…

    • laura vanel-coytte

      moi auusi, j’ai été légère
      et l’atterrissage est rude

      • Séverine Baaziz

        Que celui qui n’a jamais été léger jette la première pierre 😉

    • Photonanie

      Belle histoire de Betty qui oscille entre ombre et lumière…

    • Laurence Délis

      La perception de l’incompréhension des proches, tout en nuance, donne sa force au récit. c’est un très beau texte.

      • marinadedhistoires

        Comme c’est beau et bien raconté ! J’adore ton incipit, on est tout de suite dans l’histoire.

        • Séverine Baaziz

          Rhooo, merci Marinadedhistoires ! C’est vrai que j’ai une vraie faiblesse pour les incipits (et les chutes). Je me demande même, quelquefois, si je n’écris pas juste pour ça 😉

      • Séverine Baaziz

        Merci beaucoup, Laurence ! J’avais vraiment envie que le désarroi des proches soit ressenti…

    • Anne-Marie

      Sujet difficile mais admirablement traité. Bravo.

    • Marlabis

      Une version « édulcorée » de la bipolarité… Mais le récit est beau !

      • Séverine Baaziz

        C’est vrai que j’avais à coeur de ne pas trop assombrir le récit. Merci, Marlabis, pour ta lecture et ton retour !

    • janickmm

      Le sujet est bien maîtrisé, je pensais au début de la lecture à un conte contemporain, une sorte de « belle au bois dormant », mais non, tu maîtrises bien le sujet, et l’écriture est belle, bienveillante.

      • Séverine Baaziz

        Merci, Janickmm ! Vu le sujet difficile, je trouvais qu’un petit vernis façon conte le rendrait peut-être plus audible.

    • Nour

      Le texte est comme une onde, une oscillation, une fois la courbe monte, une fois elle descend en se répétant à l’infini…un trouble difficile à comprendre et à soigner, bel hommage en tous cas.

  5. Jen

    Belle semaine à tous!

    L’allégresse printanière comble l’incertitude.
    La puissance du rire appel à l’oubli,
    autorise l’interstice éphémère à la quiétude et la fuite du doute.

    Un moment,
    elles ne sont que joie, tendresse et communauté.
    Le plaisir des instants partagés à jamais inscrit en elles.
    Permettant de construire l’avenir,
    de pallier les aigreurs du journalier,
    les douleurs de certains matins.

    Les éclats résonnent et trompe la mélancolie,
    fabrique l’armure nécessaire à la survie
    Enveloppée par la puissance de la sororité,
    l’injuste est réparé grâce au regard bienveillant de celle qui sait,
    celle qui est autre mais égale.

    • Photonanie

      La belle amitié qui réchauffe et reste dans les mémoires, joli.

    • Anne-Marie

      Suis sous le charme du texte qui se lit comme un poème, musique des mots.

    • janickmm

      Le premier paragraphe nous indique que le reste du texte sera aussi beau et nous ne sommes pas déçus. Je me suis régalée à la lecture de ce texte.

      • Jen

        Merci beaucoup pour vos commentaires très positifs. Avoir des retours sur les textes est encourageant et me pousse à écrire chaque semaine. Belle semaine!

        • janickmm

          Alors à la semaine prochaine !

    • Nour

      J’aime beaucoup ce texte car écrit avec beaucoup de finesse et la dernière partie est tout en images mais très résonnante.

    • marinadedhistoires

      J’adore « les aigreurs du journalier » , beau texte.

  6. Kroum

    Toute mon enfance et adolescence j’ai entendu ma mère vanter les bienfaits d’une société matriarcale. C’était son fer de lance avec comme crédo :

    « Vive les femmes
    et leur beauté d’âme !
    leur intelligence
    qui donne du sens !
    leur sensibilité
    alliée à leur extrême beauté !! »

    La preuve en est avec ce portrait !
    C’est ma famille,
    ma mère et ses filles…

    Mais ce que l’on ne voit pas,
    sur ce cliché limite sépia,
    c’est celui qui appuie sur le bouton,
    mon père, « le couillon »,
    comme ma mère aimait l’appeler
    « quand il la faisait chier ! ».

    Ce soir là, il s’est vengé.
    Après l’avoir amadouée,
    Il sema sa graine
    dans sa bedaine,
    pour me voir pointer le bout du nez,
    9 mois après.
    Moi, c’est Charles, et à son opposé,
    de mon sperme sont nés,
    4 garçons. Non mais !

    • Séverine Baaziz

      Ah ah ah ! Drôlissime que cette guerre des sexes. Merci Kroum !

    • Photonanie

      Ah la revanche des hommes est bien amenée 🙂
      Vive l’égalité!

    • Laurence Délis

      Très drôle Un texte combatif, jusqu’à la plus petite cellule ! 🙂

    • Anne-Marie

      Avec mon texte, la parité sera s’imposer, merci Kroum.

      • Anne-Marie

        Voilà que je bafouille, je voulais dire, la parité s’imposera.

    • Marlabis

      Excellent !

    • janickmm

      Oups ! Que se passe-t-il ? comme un sentiment de vengeance, de déterminisme et puis ce mot « couillon » que moi aussi petite j’entendais à chaque fin de phrase, méridional et plein de charme pour qui sait le prononcer :  » té ! couillon va ! »

    • marinadedhistoires

      Hi, hi hi, très drôle, le » couillon » aura quand-même triomphé !

    • Nour

      Bel hommage à la gente féminine ! Pareil 3 garçons 🙂 mais sans la photos, car mes parents ont alterné fille/garçon avec une parité presque exemplaire x 7 🙂 🙂

  7. Anne-Marie

    Croquer la vie

    Elles souriaient toutes à l’objectif, Suzan, Kate, Emily, Ashley, mes quatre sœurs. Seul mâle d’une fratrie de cinq, je devais assurer… Après la naissance de leurs trois premières filles, mon père n’espérait plus un garçon. Il nourrissait de grands espoirs pour moi. A contrario, il ne se préoccupait que peu de l’avenir de ses filles. Quand Ashley pointa le bout de son nez, au grand dam de ma mère, il s’esclaffa : « encore une fille ! ».

    Mum, elle, bien que femme au foyer espérait changer le cours des choses. En avance sur son temps, elle s’était promis de faire de ses filles des femmes libres. Libres de faire des études ou pas, libres de choisir un métier, un compagnon, de se marier, d’avoir des enfants ou pas. A cette époque, l’éducation des filles se résumait à les élever au rang de futurs bonnes épouses. Pour ma mère, l’avenir de ses cinq enfants n’était pas négociable. C’est ainsi qu’elle imposa à son mari de scolariser ses cinq enfants sans distinction de genre. Il finit par accepter.

    Par une belle journée de juin, nous nous retrouvâmes à fêter la remise des diplômes de mes deux aînées, Suzan et Kate. Les mortiers avaient volé en tous sens. Mais, moi, le frère, le fils, j’avais raté mon année. Pas de doute, j’étais un doux rêveur et devrais affronter un jour ou l’autre les foudres paternelles. Je m’interprétais artiste. Les planches m’attendaient. C’était devenu une certitude. Mais, mon premier défi serait de ne jamais décevoir ma famille. Mon désir le plus cher : que mes sœurs portent le même regard sur moi que celui que je porte sur elle : un regard plein d’admiration. Vous, mes parents serez fières de vos enfants.

    Alors que mes sœurs s’imposeraient dans un monde d’hommes sans jamais baisser leur garde. Elles savaient que rien n’était jamais gagné. Les femmes avaient encore bien des domaines à conquérir. Moi, je peinais à m’affirmer. Elles m’aidèrent à concrétiser mes rêves de scène. Plus tard, malgré des résultats scolaires médiocres, j’oserai, sur leur impulsion, pousser la porte de la Royal Academy of Dramatic Art.

    Aujourd’hui, cette photo de mes quatre sœurs ravive le souvenir d’un jour plein de rires insouciants. Nous étions jeunes, heureux, les projets se bousculaient dans nos têtes. L’avenir était devant nous, prometteur. Quelle chance nous avons eu d’avoir des parents comme les nôtres ! Merci mum d’avoir été féministe avant l’heure, merci à toi, dad, d’avoir envers et contre toute attente combattu ces idées reçues d’un autre temps.

    • Photonanie

      Heureusement qu’il y a eu des pionniers de l’égalité des genres et c’est très bien narré dans cette histoire familiale.

    • marinadedhistoires

      Une famille harmonieuse pleine de bienveillance et d’entraide. Joli texte !

    • Marlabis

      Une famille qui pourrait faire rêver !

    • Laurence Délis

      Un récit tout en contraste et plein d’optimisme, ça me plait 🙂
      être libre d’être qui on veut, et faire ce que l’on aime : un combat de chaque instant et c’est toujours d’actualité !

    • Séverine Baaziz

      Ca sonne très authentique, même autobiographique, un des ingrédients, je trouve, d’un récit réussi 😉

      • Anne-Marie

        Un grand merci pour vos précieux commentaires bienveillants et très encourageants. Belle semaine à toutes et tous.

    • janickmm

      Un beau courrier qui j’espère rencontrera ses destinataires, afin qu’ils sachent.

    • Kroum

      En effet Anne-Marie, nos textes ont pris le même thème. J’ai beaucoup aimé ton angle d’écriture qui nous fait aimer tes personnages forts, sensibles et surtout unis. Merci à toi.

    • Nour

      Joli plébiscite pour le féminisme qui ne date évidement pas d’aujourd’hui.

  8. Terjit

    Un jeudi après-midi comme les autres, le quatuor magique assis sur l’herbe à regarder les garçons rivalisant de dribbles pour les impressionner. Au début elles rougissaient et riaient aux éclats quand l’une faisait des commentaires amusés sur la coupe de cheveux de l’un ou la moustache naissante d’un autre. Puis le temps passant les remarques se firent moins anodines, elles portaient plutôt sur les jambes musclées, les épaules larges, ou les fesses rebondies de l’un ou de l’autre. Le petit groupe de copines glissait calmement vers l’âge adulte.

    Monique était la seule à être fille unique, et ses parents rentrant tard, en fin d’après-midi elles se précipitaient chez elle pour écouter Salut les copains. Elles dansaient comme des damnées pendant deux heures, puis elles repartaient vers 19h15 en se jurant de recommencer la semaine suivante.

    Une semaine sur deux Elisabeth restait dormir, ses parents étaient amis depuis longtemps avec ceux de Monique. Le diner se passait toujours agréablement, la tisane traditionnelle mettait fin à la journée et il était l’heure de se coucher. Elles embrassaient les parents, passaient rapidement par la salle de bain se brosser les dents et disparaissaient dans la caverne de Monique. Enfin seules elles se déshabillaient sans précipitation, enfilaient leurs chemises de nuit, se glissaient sous les couvertures et papotaient encore un peu avant de s’endormir. C’était un moment calme et doux, la chaleur de l’autre avait un petit goût sensuel qui les faisaient agréablement frissonner.

    Un soir de printemps qui ressemblait à l’hiver la mère de Monique leur prépara une bouillotte bien chaude. Les deux amies se déshabillèrent bien plus vite que d’habitude et se précipitèrent sous les draps encore froids. Elles se blottirent l’une contre l’autre, face à face, en serrant la bouillotte entre leurs ventres. Elles avaient chacune glissé un bras sous la nuque de l’autre, l’autre bras frottait énergiquement le dos, et les pieds glacés s’entremêlaient pour faire monter plus vite la chaleur. Front contre front elles pouvaient l’une et l’autre sentir les respirations se faire de plus en plus profondes. Elles restèrent ainsi de longues minutes à se laisser envahir par une volupté nouvelle. Quand le lit fut réchauffé Monique repoussa la bouillotte vers le fond du lit. A l’aller sa main frôla la cuisse dénudée d’Elisabeth, au retour elle s’arrêta à mi-chemin au creux des reins. Ses lèvres franchirent les quelques centimètres qui les séparaient de celles d’Elisabeth, et y déposa le premier baiser de leur histoire d’amour restée longtemps secrète.

    Aujourd’hui le regard de la société a changé, elles peuvent vivre au grand jour, et même choisir les deux amies comme témoins ! Alors trêve de nostalgie devant cette photo, le Maire a d’autres mariages que le leur à célébrer : Yallah !!!

    • Photonanie

      La découverte de la sensualité et les premiers troubles, tout en douceur et en naturel, beaucoup de tendresse dans cet écrit.

    • Anne-Marie

      Tout en nuance et délicatesse, très belle histoire.

    • Marlabis

      J’aime beaucoup cette manière de passer de l’enfance à l’adolescence avec tous les émois qui l’accompagne… La regard qui change, les 1ères expériences… Vraiment agréable à lire !

    • Laurence Délis

      C’est un beau texte sensible, le fondement de l’amour au delà des dogmes. J’ai beaucoup aimé.

    • janickmm

      Très bien, cet écrit, c’est tout en bienveillance, en découverte de l’autre et de ses sentiments, de ses premières émotions, expériences, bravo ! agréable lecture