Une photo, quelques mots n° 406

par | 22 Mai 2021 | Atelier d’écriture | 25 commentaires

Une photo, quelques mots, atelier d'écriture en ligne : écrire à partir d'une photographie
@ Mael Balland

Hop, rien de tel qu’un enfant pour oser plonger dans une nouvelle histoire. Quelle sera celle de ce petit ?

A vos claviers ! Lundi, retour des textes ! (Et vous n’avez aucune excuse, lundi c’est férié ! )

(Je pense notamment à l’amie Caouette … #sifflote.)

25 Commentaires

  1. laura vanel-coytte

    Bonjour,

    Voilà ma participation:

    Ekphrasis 5

    Je ne sais pas raconter des histoires imaginaires quand on me le demande à l’école. Je parle de ce que je fais et de ce(ux)que j’aime: là, je construis un bateau avec mon copain. Moi, je porte les bouts de bois échoués sur la plage. Lui, il cloue les bouts entre eux. Pour l’instant, ça ressemble juste à un ring qui penche de côté où il va tomber comme notre maison, notre patrimoine comme dit mon père qu’il aime plus que moi et moi, j’aime plus mon copain que lui. S’il savait qu’on se fait de petits bisous, il serait….fâché et retournerait peut-être la table alors que ma grande soeur qui se donne à un dealer de drogue, ça le réjouit … à moins qu’il ne sache pas tout. Mensonges, hypocrisies, c’est pour ça que je préfère ma vie. On se dit tout avec mon copain et quand on sera grands, on partira ensemble, on sera peut-être le premier couple de pirates masculins. Enfin, je n’en connais pas d’autres.

    Merci et bonne journée à tous

    • Photonanie

      Longue vie à ce couple homo de pirates 😉

    • Cloud

      J’adore ce texte. Il est juste, bien écrit, et on y sent bien la recherche d’une vraie vie à ciel ouvert. Bravo.

    • Terjit

      L’envie, le besoin de vivre : qu’ils soient heureux comme ils sont.

      • laura vanel-coytte

        quand on vit comme l’on aime, ça va toujours à peu près

  2. Céline

    Bonjour. Voici mon texte. Bonne journée fériée et bonne lecture.

    Binoclard, intello, chouchou de la maîtresse,
    Et même marin d’eau douce,
    Lui le fils de pêcheur…
    Rien ne lui avait été épargné
    Et rien ne les avait fait céder.
    Le rejet et les brimades
    Avaient fini par en faire un solitaire.

    Mais, sur cette plage isolée,
    Il avait trouvé maintes trésors.
    La mer, fidèle alliée,
    Lui livrait régulièrement
    Monts et merveilles.
    À lui l’aventure au milieu
    De tout ce bric à brac !

    • Photonanie

      J’ai senti un souffle de liberté solitaire venu de la mer dans ce texte 🙂

    • Cloud

      La mer est l’amie des rêveurs et des poètes. Peu importe qu’ils soient cap-horniers ou bureaucrates. Ce beau texte le dessine fort bien.

    • Terjit

      Très mignon !

  3. Photonanie

    Bonjour, ma participation se trouve sur https://photonanie.com/2021/05/24/brick-a-book-406/ mais si vous préférez, je la poste également ci-dessous. Bonne semaine 🙂

    Je savais que ma mère serait furieuse si elle apprenait que j’allais jouer dans ce coin-là.

    Nous avions entrepris avec les copains de remettre en état une passerelle en bois à moitié effondrée dans les rochers et c’était à qui apporterait le plus grand et le plus solide morceau de bois.

    Bien sûr nous devions être discrets et surtout nous n’avions pas d’argent pour acheter des planches de bonne qualité. Nous cherchions donc des bois échoués même si leur solidité nous paraissait douteuse.

    Je venais de trouver un magnifique bois qui allait nous permettre de réparer la main courante quand soudain mon pied a glissé sur la surface humide et je me suis retrouvé coincé entre la passerelle et un rocher.

    Il était hors de question de courir demander de l’aide à un adulte. Nous devions nous tirer de ce mauvais pas tout seuls. Les copains ont dû s’y mettre à trois pour faire bouger le plan de bois. Grâce à eux je pus enfin extraire mon pied mais, sitôt posé au sol, une douleur fulgurante me coupa le souffle.

    C’est en sautillant que je parvins à rentrer chez moi où j’eus beaucoup de peine à justifier le pantalon déchiré et le gonflement impressionnant de ma cheville…

    J’avais dix ans et, aujourd’hui encore, une faiblesse au pied droit me fait parfois vaciller, me rappelant les bons jours de ma jeunesse aventureuse.

    • Cloud

      L’aventure a un prix. Sans chercher la douleur, on la trouve parfois au passage. Sans gravité, ces moments forgent le tempérament et laisse des souvenirs attachants. La preuve dans ce texte nostalgique.

      • Photonanie

        Merci de ton appréciation Cloud 🙂

    • Terjit

      Le liberté coute parfois cher, mais quel plaisir de faire des choses interdites par les parents.

      • Photonanie

        La saveur de l’interdit 😉

  4. Cloud

    Léo est fier de lui. A dix ans à peine, il a construit seul de ses mains une solide embarcation de bois. La table de la salle à manger en partie démontée, quelques chaises, beaucoup de cordages et le voilà prêt à partir sur les flots agités de la Gartempe, le cours d’eau qui passe en bas de la propriété. Il a à son bord Emma, sa copine, qu’il protège au mieux de ses bras et de ses attentions. Une fois larguées les amarres, ils se couvrent de bisous pour se rassurer. Ils ont choisi de fuir pour toujours leurs parents décidément trop sévères.

    Solène, ballotée par les remous dantesques de la rivière, se cramponne au cou de l’homme qui tente de l’enlever loin de son mari peu recommandable. Son sauveur est beau, musclé, ruisselant de témérité, et l’amour qui les unit est à l’égal de la force des flots. Sur l’embarcation de fortune, il fait face aux rapides avec courage. Council City est certes encore loin, mais là-bas le bonheur d’une nouvelle vie les attend.

    Il est 22h30. On entend au rez-de-chaussée la porte de la villa s’ouvrir. Monsieur et Madame Brossart entrent, accrochent leurs manteaux et pénètrent dans le salon. Ils y trouvent Solène et Léo plongés sur le canapé dans un sommeil profond. Devant eux un générique de fin de film amorce sa litanie. Ils ont le temps de lire : « La Rivière sans Retour » d’Otto Preminger avec Marylin Monroe et Robert Mitchum.

    « Solène, réveillez-vous ! On ne vous paye quand même pour dormir et laisser Léo regarder de telles inepties peu faites pour son âge !».

    • Photonanie

      Bien vu les 2 rêves simultanés et le réveil brutal!

    • Terjit

      Solène ou la nounou parfaite, et les parents désagréables à souhait ! Trop chou de les voir endormis sur le canapé, ils auront d’autres occasions de revoir ensemble le film.

  5. laura vanel-coytte

    je ne crois pas qu’il y a des films que les enfants ne puissent voir, pas celui-là en tout cas

  6. Terjit

    « Vent du nord »

    Les flageolets ont toujours été une passion dans la famille Groutenbergson. Depuis la fin du 15ème siècle Ils n’avaient cessé de faire des croisements, avec plus ou moins de bonheur il faut bien le dire, mais en 1844 la variété parfaite avait enfin été trouvée. En l’honneur du nouveau roi de Suède elle fut baptisée « Ventum est ad regem Oscar » et devint un met de choix dans toute l’aristocratie nordique, puis européenne.

    Ses qualités gustatives n’avaient que peu d’importance puisqu’on ne les servait qu’en toute fin de banquet pour ses vertus « évacuatrices », selon l’expression de l’époque. Il suffit d’avoir consulté l’un des menus des banquets du 19ème siècle pour se rendre compte qu’il était presque impossible d’y survivre, à moins de savoir se soulager promptement au moment opportun, c’est tout l’intérêt de cette variété de légume sec. Une fois bien trempé et cuit dans un bouillon de légumes, avec son amidon bien sûr, il est capable de décongestionner n’importe quel intestin surchargé, en y ajoutant parfois quelques notes épicées du meilleur effet. Bien sûr cela peut faire sourire le lecteur non averti, mais sachez que ces propriétés fascinantes ont entrainées avec elles tout un écosystème, auquel la Suède doit une bonne partie de son rayonnement. Nous connaissions les valets de pisse, les videurs de basse fosse, et autres métiers peu ragoutants, mais qui aurait pensé que des charges nouvelles allaient se développer dans le vent des flageolets ? Ainsi des métiers tels que « Ouvreur de fenêtre », « Compresseur de ventre récalcitrant » ou « Éloigneur de flamme » sont apparus, sans parler de nouvelles pratiques chez les tailleurs avec toute une déclinaison de sous-vêtements dits « A double fond » en cas d’enthousiasme intestinal trop prononcé.

    Grâce à cette grande découverte les fins de banquets étaient passées de profondément ennuyeuses à magnifiquement joyeuses, on ne compte plus les convives rivalisant de partitions personnelles, certains ayant même poussé le plaisir jusqu’à monter de véritables orchestres dits « De pot », en opposition avec la musique dite « De chambre ».
    Un soir d’été, le 8 juillet 1859, dans le palais royal, 800 convives étaient rassemblés gaiement. A la fin du banquet la tournée de flageolets fut faite largement, et Oscar, le roi lui-même, tout à sa joie, décida de créer une nouvelle référence en orchestrant le soulagement de l’ensemble des invités pour créer, selon ses propres mots, « Le plus grand ouragan humain jamais vu ». Dans un rire général tous se préparaient pour lâcher les gaz au coup de sifflet royal. Certains étaient inquiets parce qu’ils sentaient bien que ça allait être un peu trop tôt pour eux, alors que d’autres suaient à grosses gouttes pour retenir la cavalerie, mais finalement, à quelques exceptions près, la chorale intestinale se déclencha au moment prévu.

    Ce fut une telle déflagration que les vitres furent pulvérisées, les lustres soufflés et même le mobilier ne put s’en remettre. Dans le noir et le rire communicatif personne ne s’était rendu compte de la tragédie : en bout de table, Oscar venait de prendre en pleine tête les 18 kilogrammes de ferrailles de la gaine de l’arrière-arrière-arrière-grand-mère de Greta Thunberg, qui fut bien entendu immédiatement reconnue coupable de régicide par surconsommation de flageolet, et comme il se doit exécutée le matin même par « Asphyxie au mazout ». Sans vouloir faire de la psychologie de comptoir, chacun sait que les drames familiaux restent vivaces même après plusieurs générations, mais c’est un autre débat.
    A l’issue de ce traumatisme il fut décidé de l’interdiction des chorales intestinales en intérieur, de limiter le nombre de participants à 500, ce qui est déjà raisonnable, et de rendre hommage chaque 8 juillet à Oscar dans un grand concert en plein air. Les festivités se passent sur le vieux port, les participants étant invités à se positionner en rang d’oignon dos à la mer sur un ponton spécialement prévu : assez solide pour ne pas provoquer de blessures graves mais suffisamment instable pour céder sous la pression du souffle et rendre hommage à ce brave Oscar qui savait rigoler tout de même.

    Tout serait bien rose si seulement notre époque ne comptait pas tant d’empêcheur de péter en rond. Bien sûr chaque année on déplore la mort d’une centaine de mouettes qui passaient par hasard, de quelques familles de phoques habitués au grand air et une « mini marée noire » qui se dissipera en quelques jours seulement, mais est-ce que cela justifie que Greta fasse la une des journaux en ramassant les débris ? Je pose la question.

    • Photonanie

      Décoiffant Terjit! J’attendais le lien avec la photo proposée et je n’ai pas été déçue 😉

  7. Terjit

    Je trouvais ça rigolo de noyer le poisson

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